mardi 24 avril 2012

Christine Orban : Virginia et Vita

Christine Orban : Virginia et Vita - Albin Michel, 2012 - Roman

En 1927, Virginia Woolf et Léonard, son mari, vivent à Monk’s House dans la campagne du Sussex. C’est un modeste « cottage » à Rodmell (visitable le mercredi et le samedi). Non loin de là, vit Vita Sackeville-West, une aristocrate lettrée  qui reçoit dans ses châteaux, où « des armées de domestiques vaporisent les salons d’eau de rose et parcourent les étages, des plateaux sur les bras ». Virginia est tombée « raide amoureuse » de son amie Vita. Il faut se souvenir qu’elles vivent avec un courant d’artistes intellectuels où on aime la libre parole et l’amour libre, la tradition et le plaisir… c’est le Groupe Bloomsbury : ses membres, particulièrement la sœur de Virginia, Vanessa et ses nombreux maris et amants, habitent non loin des deux amies, à Charleston Farmhouse (11km de Lewes, visitable l’après-midi sauf le mardi). Cette maison abrite maintenant un musée de taille modeste mais remarquable : un joli jardin typiquement anglais, la décoration intérieure d’époque (peinture murale, cheminées décorées, vaisselle originale, lampes etc…).
Christine Orban va réussir à nous faire comprendre comment Virginia va transposer sa relation amoureuse passionnelle en une création littéraire et créer le personnage d’Orlando, homme et femme à la fois qui sera le héros du roman qu’elle est en train d’écrire en cette année 1927. L’auteur nous fait un portrait passionnant des deux couples (Virginia et Léonard, Vita et Harold) aux mœurs bien en avance sur leur temps On parlerait aujourd’hui de « polyamour » !!! On ne peut qu’admirer la patience et la gentillesse de Léonard, gentleman parfait. Elle nous démontre comment Virginia Woolf est capable de transcrire au plus juste l’évolution de ses états d’âmes, de ses sentiments et  de sa mélancolie très à la mode à l’époque, de décrire avec tant de précisions des souvenirs, des instants privilégiés, des impressions fugitives… La complicité, la beauté, la soif d’amour des deux femmes sont exprimées avec beaucoup de finesse.
Un critique nous dit « C’est enveloppant comme le brouillard anglais, intelligent, flou et très littéraire ».



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire