Evelyne Bloch-Dano : Mes maisons d'écrivains, D'aragon à Zola (N°1 - juin 2019)

 Evelyne Bloch-Dano : Mes maisons d'écrivains, d'Aragon à Zola - Ed Stock, 2018 - document.

Superbe livre sur les résidences permanentes ou le lieu de séjour éphémère d’une centaine de nos auteurs préférés. Elles sont devenues des demeures classées, pas forcément des musées. Elles sont rénovées et pimpantes ou délabrées. Elles ont souvent de superbes jardins. Dominique Bona écrit au sujet de ce livre « Dans mes pages préférées, on dîne à Capri chez Malaparte, à la lumière des candélabres ». On découvre dans certaines maisons le lit, la table ou la cheminée de l’écrivain.

Magnifique écriture très agréable à lire. « Le charme du livre d’Evelyne Bloch-Dano tient à sa manière sensible de rendre palpable le mystère et la magie des lieux ».

Merveilleux ouvrage d’un très beau papier, des feuilles rouges insérées nous disant « Ouvrons la porte », « Entrons », « En refermant la porte », d’autres citant une phrase de l’auteur, des croquis de maisons, des dessins.

Magnifique guide de visites et de voyages…

 

Michelle Perrot : George Sand à Nohant (N°2 - juin 2019)

Michelle Perrot : George Sand à Nohant - Ed Seuil (La librairie du XXIème siècle- une maison d'artiste, 2018 - Document

 

La demeure familiale de l’Indre, héritée de sa grand-mère nous fait connaître George Sand car « cette maison représente ses racines mais aussi son refuge contre Paris et son oasis propice au travail ».

Ce livre est présenté en chapitres  qui eux-mêmes ont des sous-chapitres. Ainsi on trouve : entrée en scène, les gens (la famille, les enfants, les trois partenaires avec le mari Camille Dudevant, Fredéric Chopin, Alexandre Monceau, les amis, les amis berrichons, les domestiques, les animaux familiers), les lieux (la maison avec de belles photos, le jardin, les terres), les temps (le temps qu’il fait, les rythmes des corps, l’emploi du temps, lire et écrire à Nohant, théâtres, la politique au village, mourir à Nohant, Et après ?).

Cette énumération vous explique comme ce livre est dense, détaillé, fouillé, écrit avec une écriture d’historienne à la « plume ronde et efficace ». Nous connaissons ainsi les moindres recoins de cette « chère maison » où pendant 40 ans George Sand reçut « le gratin musical et littéraire de l’époque ». Elle raconte la vie comme elle va, l’existence simple des gens ordinaires…mais aussi extraordinaires quand on se rend compte de la vie d’amoureuse passionnelle de Georges Sand avec des passages succulents…

En fin de livre, se trouve des pages de « repères chronologiques », très utiles car du fait du choix de l’auteur d’avoir écrit le récit par thèmes, il n’y a pas d’évolution chronologique et le lecteur est souvent perdu dans les dates…

Evidemment cet essai donne très envie de passer par Nohant le plus vite possible…

Michèle Lesbre : Rendez-vous à Parme (N°3 - juin 2019)

 

Michèle Lesbre : Rendez-vous à Parme - 2019, Ed Sabine.Wespieser - roman court

  Cette auteure m’a déjà enchantée avec ses petits livres courts et bien ficelés : Le canapé rouge (2007), Ecoute la pluie (2013), Chemins (2017), toujours chez le même éditeur.

Ici elle nous emmène à Parme : sa narratrice y part pour redécouvrir le roman « La chartreuse de Parme » de Stendhal que lui a lu un vieux monsieur endeuillé lorsqu’elle était adolescente et qui lui avait dit : « il faut lire ce roman en étant dans cette ville de Parme » : l’occasion pour elle de visiter et parcourir cette ville magnifique mais aussi de voir surgir des souvenirs qui la bouleverse : « Nos vies sont peuplées d’ombres flottantes », écrit-elle. « Elle possède l’art d‘envelopper ses tristesses élégantes et discrètes de beaucoup de lumières. » (Le monde)

On est bercé par l’atmosphère italienne incomparable et les flash-backs des pensées de la narratrice.

« Roman court et lumineux » nous dit version Fémina.

Que dire de plus si ce n’est qu’on a vraiment très envie de relire « la Chartreuse de Parme » de Stendhal cet été

Lisa Halliday : Asymétrie (N°4 - juin 2019)

Lisa Halliday : Asymétrie - 2018, Ed. Gallimard - roman autobiographique.

Etant une fan de Philip Roth, ce livre m’a tout de suite interpellée : allait-on découvrir des secrets sur l’auteur américain car en effet Lisa Halliday s’inspire de sa liaison avec le mythique Philip Roth pour écrire la première et la troisième partie de ce roman (sûrement autobiographique).

Dans la première partie, la narratrice, Alice, travaille dans une maison d’édition et rencontre Ezra Blazer (alias Philip Roth), grand écrivain. Elle en tombe amoureuse malgré 40 ans de différence d’âge. Ce séducteur impénitent a beaucoup de points communs  avec l’auteur américain : inconditionnel de musique, passionné de base-ball, intarissable sur les blagues juives douteuses, évidemment malade et hypocondriaque, et bien sûr assez tyrannique avec sa bien-aimée… mais aussi très amoureux, très drôle et pince sans rire… Il l’appelle en numéro masqué, la couvre de cadeaux, lui fait apprécier son humour décapant (exemple lorsqu’il commente l’attribution du prix Nobel , lui qui ne l’a jamais eu ou lorsqu’il se déchaine en regardant des matchs de base-ball à la télé…) « Toute la première partie du roman, nommé Folie, est inspirée de la relation amoureuse que nous avons eu il y a 18 ans », confirme l'écrivaine au journal Le Monde.  « Le ton de l’auteure est original et sincère, son sens des dialogues magnifiques » : elle charme le lecteur.

La deuxième partie, nommée Furie, est complètement déconnectée de la première. C’est l’histoire d’un irako-américain, Amar, bloqué à l’aéroport de Londres en 2018 parce qu’il est suspecté de terrorisme car il voyage entre Los-Angeles et le Kurdistan….assez déroutant…

La troisième partie est une « vraie-fausse interview » du grand écrivain américain qui dévoile des épisodes de sa vie sans nous apprendre beaucoup de choses pour ceux qui connaissent l’auteur. Cette partie est censée nous faire comprendre pourquoi « Folie » et « Furie » sont assemblées : je n’ai pas compris !!!!

Très remarquable pour ceux qui apprécient et connaissent Philip Roth.