Sarah a disparu dans le Grand Nord il y a 28 ans. Depuis, aucune nouvelle. Lisa, sa sœur et l’héroïne de ce roman, devenue adulte, mariée et mère de famille, part sur ses traces. C’est l’occasion pour l’auteur de nous faire une profonde réflexion et étude sur la disparition : comment vivre avec l’absence non-expliquée de quelqu’un de proche.
Le roman se situe sur deux époques : le moment de la découverte de la disparition de Sarah et le moment actuel où Lisa en allant sur les traces de sa soeur découvre aussi la disparition imminente des terres du Groenland.
Le désespoir des parents de Sarah est extrêmement bien décrit et le vécu de ce père et de cette mère est poignant, le travail de deuil étant rendu impossible par le fait de l’ignorance et l’attente est intolérable. « Les blessures qui ne se referment jamais » (nous dit Alexandre Fillon) sont présentes tout au long du récit. Tout père ou mère ressent, à la lecture de ces pages, l’angoisse et la tension de ces parents qui veulent espérer un retour de leur enfant : Sarah est majeure, elle a le droit de disparaître….
La perturbation et le processus d’effacement de Lisa, adolescente à l’âge du drame, sont bien sentis et bien explorés : notre auteur ne l’a-t-elle pas vécu ?
Se greffe à ce drame familial le drame du réchauffement
climatique que nous décrit l’auteur avec beaucoup de
réalisme : « s’il n’y a plus de banquise, on ne vit plus là-bas
au Groenland. », nous dit-elle. Le Grand Nord est merveilleusement décrit
mais la découverte de ce « territoire dévasté » et d’une population
en sursis dans ce pays en perdition ne laisse pas beaucoup d’espoir.
L’écriture est originale et déstabilisante : certaines phrases sont à l’envers, les virgules remplaçant les points ou le contraire !!!
On reste sur une impression de beauté, beauté des sentiments,
beauté des paysages, mais aussi de mélancolie, de désenchantement et de
tristesse…
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