C’est un roman à deux voix, celles de deux amies d’enfance,
séparées depuis 5 ans et qui ont fait le deuil de leur amitié.
L’une, Alice, plus réservée et
plus douce, nous raconte sa vie et cette amitié en rêvant à la terrasse d’un
bistrot parisien. L’autre, Cécile, plus fragile et plus originale, est dans le
coma à l’hôpital après un accident de voiture ne pouvant communiquer et entendant
ses proches attristés. Elle élabore dans sa tête des lettres qu’elle pourrait
écrire à son ancienne amie.
Sans amertume ni aigreur, elles
vont chacune leur tour évoquer les souvenirs communs de leur enfance dans leur famille très différente, de leur
adolescence pendant les « années Mitterrand » et le début de leur vie
de jeune femme mariée et mère de famille. Elles vont expliquer comment tout a
pu basculer à cause de la complexité des sentiments, des liens tortueux, des
silences et des non-dits. « Tout ce qui a pu les séparer, la perte d’un
frère, la mort d’un père, la révélation d’un secret enfoui n’a pas rompu le
lien » mais leur éloignement se comprend peu à peu.
Ce livre est très subtil, d’une
écriture sensible et pudique « saisissant des émotions réelles » et
un regard vrai sans jugement sur l’amitié. « L’ambiguïté des sentiments
amicaux est restituée avec finesse » dit Alice Ferney.
Cet auteur, qui avait reçu en
2010 le prix Version-Fémina » pour La mer Noire (dont j’avais fait une
fiche élogieuse) confirme son talent de fine psychologue. Dominique Bona
dit : « J’ai aimé l’intimité des voix dans ce roman ».
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