Eric Fottorine : Des gens sensibles - 2025, Gallimard - roman
Eric Fottorino écrit ici, avec son style particulier, un récit probablement autobiographique "aux notes modianesques".
Dans les années 1990, Fosco, jeune écrivain, entre en relation avec Clara, l’attachée de presse des Editions du Losange pour faire publier son roman « Des gens sensibles ». Il est né de père inconnu « marocain, tunisien ou parfois d’Algérie, selon les humeurs de sa mère ». Il en est instable, perturbé, à la recherche de ses origines.Clara le prend sous son aile car elle lui trouve une « gueule d’écrivains » et qu’elle est « saisie par la force du texte » de ce jeune auteur. Clara avait été sublime : « Ce qui survivait de son éclat était bouleversant » écrit Fosco, quinze ans de moins qu’elle. Mais au moment de leur rencontre, elle est insomniaque, carbure au champagne et à la cigarette comme souvent dans les milieux artistiques de « toute une époque » c’est-à-dire au début des années 1990… le temps des cabines téléphoniques et des bars chauds du quartier latin. Elle est la maitresse de Saïd, un écrivain algérien reconnu et chouchouté par la maison d’éditions, « adulé dans son pays ». Il se partage entre la France et Tanger où il vit avec sa famille, menacé par une fatwa. Ces trois vies sont « nouées sous le sceau de la littérature » et ils forment un trio « inséparable uni par la conviction que la littérature est plus grande que la vie ». (note de l’éditeur).
Mais Fosco se retrouve seul après le décès des deux amis, en pensant « que la littérature pouvait approcher le mystère de la vie » et lui faire comprendre la sienne, celle de Clara et celle de Saïd.
Très beau roman qui fait revivre tout un milieu artistique et littéraire avec « ses personnages flamboyants, son questionnement sur sa légitimité littéraire et son hommage aux intellectuels pourchassés » tel Boualem Sansal. (Fémina)
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