jeudi 6 novembre 2025

Natacha Appanah : La nuit au coeur (n°1- nov 25)

 La nuit au coeur - 1

 Natacha Appanah : La nuit au coeur - 2025, Gallimard -  témoignage 

 

« Dans ‘la nuit au cœur’, terrible enquête intime, l’écrivaine fait le lien entre deux féminicides et l’emprise qu’elle a endurée » (Le Monde).

L’auteure rend hommage à Chahinez Daoud, renversée et brûlée vive par son mari à Mérignac en France en 2021, à sa cousine Emma, écrasée par son époux à l’île Maurice en 2000 et raconte sa propre vie de jeune femme (de 17 à 25 ans) tombée sous l’emprise d’un homme de 50 ans brutal, jaloux et manipulateur, en 1998, la seule des trois à être encore vivante : « je vivais sous l’emprise d’un homme au génie sombre et violent et je n’en menais pas large ».

Comment rendre compte de ces « féminicides conjugaux » ? Ces jeunes femmes ont été domestiquées, humiliées, frappées et tuées pour deux d’entre elles par ces monstres qui étaient leurs maris. Elles vivent « des années de soumission, de dépendance, d’humiliation, de contrainte, d’intimidation, de brutalité, de terreur » dit-elle. Elle nous décrit la violence de son bourreau qui lui « encercle le cou de sa main épaisse et elle prend conscience de la fragilité de cette partie du corps qui tient sa tête, son cerveau et toutes ses pensées et ses rêves ». Elle évoque la terrifiante course-poursuite dans la nuit « où les cris de détresse ne sont entendus que par les chiens »…

L’auteure mène une enquête serrée, terriblement intime en étudiant les archives et en questionnant les familles et les amis des victimes : « Comment expliquer le lent enfermement, la sidération, la honte, l’acceptation du toujours pire ? ».

En 2000, à la mort de sa cousine, elle « n’était pas prête à écrire, pas encore » mais en 2021, à la mort de Chahinez, elle commence à écrire ce récit des faits, « rien que les faits et le portrait des femmes prises dans une spirale, abandonnées de tous, soumises, méprisées, humiliées, frappées » (La Croix).

Elle dit à la fin d’un interview : « je voudrais écrire en ayant l’assurance que l’écriture, les livres, ce travail, cette obsession, que tout ça, ça sert à quelque chose ». Le Figaro conclut un article sur ce récit : « la place manque pour dire la puissance littéraire, sociale, psychologique de ce texte d’utilité publique ».

A lire absolument…



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