samedi 2 février 2019

Virginia Woolf : Quel soulagement : se dire "j'ai terminé" (N°2 - janv 2019)


 livre quel soulagement : se dire "j'ai termine"



 


Virginia Woolf : Quel soulagement : se dire "j'ai terminé"- Ed les belles lettres, 2018 - journal traduit par Micha Venaille.

En 2018, est paru ce recueil d’extraits du journal intime de Virginia Woolf. écrit du 19 aout 1908 au 23 mars 1941, cinq jours avant son suicide. « C’est le journal d’un écrivain et, plus encore, le journal d’une vie » dit l’éditeur. En effet le lecteur vit avec cette auteure extraordinaire au quotidien : ses réflexions sur sa création littéraire, ses recherches, ses espoirs, ses angoisses, ses larmes, ses secrets et sa maladie.
Années après années, on assiste sur le vif à la naissance de ses livres  pour arriver au titre de ce recueil : « Oh, quel soulagement, se réveiller et se dire ‘j’ai terminé’ ». C’est d’autant plus intéressant lorsqu’elle explique la création d’un livre que l’on a lu. Quel travail accompli ! quel acharnement !
Je résume ici les notes de la préface décrivant les étapes de la création d’un livre, préface écrite par la traductrice des œuvres de l’auteure, Micha Venaille :     - la naissance d’un livre, l’idée notée vite fait sur un carnet puis la création à un rythme irrégulier puis l’enregistrement précis du travail : elle parle sans cesse de terribles batailles, d’épreuve, de solitude et en même temps de fureur créative ; - la fin de l’écriture avec l’inquiétude et en même temps le soulagement ; - la phase des épreuves avec la réécriture de certains passages ; - l’attente des critiques au moment de la publication. Elle écrit : « Frayeur, insolence, pessimisme, mépris, humour, bonheur, inquiétude, confiance, fragilité, désespoir, sagesse parfois ». Elle écrit aussi en 1929 « J’essaie plusieurs versions de la même phrase, je transige, je me trompe, je cherche encore, jusqu’à ce que mon cahier évoque le rêve d’un fou ». N’oublions pas que l’auteur tape elle-même inlassablement et des heures durant à la machine à écrire tous ses textes.
En milieu du livre, l’éditeur a inséré quelques reproductions de couvertures de livre de l’auteure : ces gravures superbes ont été faites par Vanessa Bell, la sœur de Virginia Woolf, artiste reconnue à la vie sulfureuse faisant partie du groupe Bloomsbury, créé au début du XXème siècle (réunion de créateurs et personnalités qui  jouent un rôle considérable dans la perception sociale, politique et artistique  du XXème siècle. )
En fin de livre, nous trouvons quelques pages de notes sur les amis à qui Virginia écrit et dont la correspondance parait dans ce journal : précieux documents qui nous renseignent sur toutes ses relations : qu’elles soient littéraires, amicales, amoureuses, familiales (relations très compliquées avec sa sœur, ses maris, ses amants)
Magnifique moment de lecture, émouvant, instructif pour de futurs écrivains,  se dévorant facilement… comme un roman.

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