jeudi 24 septembre 2015

Anthony Doerr : Toute la lumière que nous ne pouvons voir - (n°4 Sept 2015)


livre toute la lumiere que nous ne pouvons voir Anthony Doerr : Toute la lumière que nous ne pouvons voir. - Albin Michel, 2015 - roman américain

C'est en venant, il y a quelques années, au festival « Etonnants voyageurs » à Saint-Malo qu'Anthony Doerr, jeune auteur américain, ayant appris que cette « cité-pirate » avait été intégralement détruite par les bombardements américains en 1944, a décidé d'écrire ce livre.

Ce n'est pas un roman de guerre mais l'auteur « offre un regard neuf sur les événements déjà maintes fois évoqués ». On imagine qu'il s'est énormément documenté, beaucoup de détails l'attestant, et fait des recherches sur les deux mondes qu'il nous met en scène en 1940 :

- Le monde de Marie-Laure : Fille du serrurier « en chef » du Muséum d'Histoire naturelle à Paris, aveugle depuis l'âge de 6 ans, orpheline de mère, cette adolescente vit avec son père, se repérant dans l'appartement familial et son quartier grâce à des maquettes très précises construites par lui. L'auteur nous fait une très belle description des sentiments et de la vie de cette jeune aveugle.

- Le monde de Werner Pfennig : C'est un jeune allemand, orphelin, étrange solitaire, petit avec des cheveux blancs. Elevé dans un orphelinat dans la Ruhr, il est destiné à descendre dans la mine mais il se passionne et devient un petit génie pour les radios et les transmissions électromagnétiques et est repéré par des allemands du Troisième Reich qui l'embrigadent et l'envoient « dans une école réservée aux élites du régime pour le transformer en redoutable chasseur de radio ennemie » (critique de La Croix). Incroyable destin que la vie de cet enfant puis ado sous le régime hitlérien.

A l'approche des troupes allemandes, Marie-Laure et son père quittent Paris et se réfugient chez un mystérieux oncle à Saint-Malo. Werner, après avoir été envoyé en Russie, se retrouve à Saint-Malo. Les deux destins de nos héros se rejoignent dans cette ville...

L'auteur écrit, en alternance, un chapitre sur chacun de ses héros. Il nous décrit l'Europe en guerre d'une façon surprenante. Les chapitres sont brefs, courts, rythmés ce qui permet de lire sans relâche ce gros livre de 600 pages.

Nous avons pu voir l'écrivain à l'émission « La Grande Librairie », « quadra au crâne lisse, au regard rieur presque enfantin ». Il fut lui-même un enfant prodige, connaissant très jeune tous les noms des animaux et des plantes : « Le monde était ma salle de classe » dit-il. On peut l'imaginer lorsqu'il met en scène cet adolescent palot, ami de Werner, passionné d'oiseaux et qu'il nous écrit des pages magnifiques sur la nature.

« Anthony Doerr dessine une fresque d'une beauté envoûtante » ce qui donne à son roman « la force physique et émotionnelle d'un chef d’œuvre » (Library Journal)


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