mercredi 22 décembre 2021

Patrick Modiano : Chevreuse (N°2- déc 21)

Chevreuse

 Patrick Modiano : Chevreuse - Gallimard, 2021 - roman

 

L’écrivain Patrick Modiano a reçu le 10 décembre 2014 du roi de Suède, le plus prestigieux des prix littéraires, le prix Nobel de littérature, au Stockholm Concert Hall devant 1250 invités. Il est le 15ème lauréat français de ce prestigieux prix.   Il dira, entre autre dans son discours : « J’ai des liens très fort avec la Suède. La première fois qu’un de mes romans a été traduit, c’était en suédois et j’ai un petit-fils suédois »…Il reçoit ce prix « comme un coup de baguette magique » dit-il.

Pour situer cet auteur aux lecteurs qui ne le connaissent pas, je reprends quelques passages de la rencontre de Patrick Modiano avec l’Académicien Jean-Marie Rouart qui écrit : « Il reste immuable : long jeune homme évanescent, incrédule devant la bourrasque du succès, le geste imprécis avec de grands bras qui font des mouvements de sémaphore…Il demeure tout aussi empêtré dans ses phrases que dans son triomphe. Son accueil est désarmant de gentillesse et de prévenance…Qu’importe, après tout, qu’il fasse le désespoir des journalistes s’il fait le bonheur des lecteurs…Il parle comme on écrit, en raturant les mots, en raturant les phrases, en corrigeant sans cesse son expression, en la biffant… ».

Pour ce roman, l’auteur met en scène, Jean Bosmans, (le double littéraire de Patrick Modiano) narrateur du récit, à plusieurs époques de sa vie : son présent, écrivain d’âge mûr puis dans ses souvenirs des années 1960 lorsqu’il a 20 ans puis dans le temps d’après-guerre de son enfance.  C’est à Chevreuse que notre héros garde le plus de souvenirs enfouis qui ressurgissent à l’époque actuelle grâce à des lieux qui, pour une fois chez Modiano, sont réellement nommés (Auteuil, Saint-Lazare, rives de la Seine, vallée de Chevreuse, Nice), grâce à des objets symboliques pour lui (un briquet, une montre, un carnet qui « changent de main et d’époque »), grâce à des personnages étranges (Camille dite Tête de mort, une Martine, un médecin, deux hommes louches). Notre héros parcourt tous ces lieux à pied, en voiture , en train selon les époques et les humeurs.

 Si vous aimez cet auteur, vous retrouverez tout ce que l’on peut aimer chez lui : quête identitaire, chasse aux souvenirs, héros mélancolique et solitaire, ambiance nonchalante, douceur diffuse, le tout dans une écriture pleine de charme et envoûtante mais aussi l ;histoire d’une vocation d’écrivain.

On ne peut s’empêcher de croire que ce roman est biographique : allez savoir… Dans la revue Lire, un critique dit : « Chevreuse est un grand Modiano. La verve romanesque retrouvée outrepasse le vrai du faux autobiographique »…

J’ai beaucoup aimé les phrases courtes et simples avec des mots qui sèment le trouble et cette brume romanesque qui n’appartient qu’à Modiano. J’ai beaucoup aimé aussi  l’ambiande de la banlieu parisienne et son évolution.  On aura compris : j’aime beaucoup l’œuvre de Patrick Modiano.

Ne pas oublier qu’est paru un livre de la collection « Quarto » qui rassemblent dix romans, des photos, des confidences de Patrick Modiano.

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire