lundi 21 janvier 2013

Jérôme Ferrari : Le Sermon de la chute de Rome



 
Le sermon sur la chute de Rome
Jérôme Ferrari : le Sermon de la chute de Rome – Actes Sud, 2012 – roman philosophique - Prix Goncourt 2012


A travers quatre personnages principaux, l’auteur va faire passer ses idées en nous décrivant les états d’âme de chacun en usant d’un discours indirect fluide et facile à lire bien que quelques passages soit d’une style un peu lourd.
Le roman commence par la description d’une photo prise en 1918 en Corse. Celui qui la regarde de nos jours, Marcel, y voit sa famille et repense à la vie de chacun et à la sienne qui traverseront toutes les grandes étapes du XXème siècle. Cela nous est décrit dans quatre chapitres concis et passionnants dispersés dans le roman sur la grande guerre, les combats de 1939, le travail dans l’administration coloniale...
Deux autres personnages, le petit-fils de Marcel, Matthieu et un copain, Libéro, liés d’une « indéfectible et exclusive amitié » tous deux d’origine corse, veulent faire d’un bistrot périclitant du village de leur famille un endroit idéal. Ils quittent leurs brillantes études parisiennes de philosophie pour se lancer dans ce projet mais « leur paradis va se transformer en enfer ». Argent, sexe, sensualité vont devenir leurs maîtres à penser : « on s’alcoolise, on oublie, on se perd ». Ils n’arrivent pas à passer de l’âge insouciant de l’enfance à l’âge des responsabilités. Ils ont le désespoir des idéalistes déçus…. Et leur monde s’effondre.
Le dernier personnage est Aurélie, la sœur de Matthieu. Elle semble être la seule à être lucide et critique les illusions villageoises infantiles de son frère. Elle sert de contre-pied : par elle, l’ auteur aborde tous les problèmes qui annoncent la chute.
Tout au long du roman, l’auteur va comparer la chute de notre monde actuel à l’effondrement de la Rome du Vème siècle en s’appuyant sur un texte de Saint Augustin écrit à Hippone. On voit là le professeur de philosophie….Mais comme Saint Augustin, l’auteur est très pessimiste. Le fameux pessimisme augustinien le gagne. Y a-t-il coïncidences entre les deux mondes?  L’effondrement de notre civilisation est-il pour bientôt ?  La chute inexorable annoncée n’est-elle pas trop noire ?
J’ai trouvé ce livre trop amer et désespéré et il m’a laissé sur un sentiment de « vague à l’âme », de désillusion et de tristesse…..S'il  n'était sauvé par une écriture tragique et drôle à la fois, bien rythmée, avec de belles descriptions de la corse et si ce n'était un prix Goncourt, je pense que j'aurai mis un coup de griffe !!!!


1 commentaire:

  1. jE SUIS D'ACCORD AVEC TOI UN PEU TRAGIQUE MAIS J'AI AIMÉ LA DESCRIPTION DU VILLAGE CORSE ,LES ``DU COIN´´ET LES ESTIVANTS DE PASSAGE ,LA VIE DU BISTROT .
    QUANT À ST AUGUSTIN IL VAUT MIEUX LE LIRE BIEN ÉVEILLÉ .

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