Tracy Chevalier : La fileuse de verre - Ed La table ronde , 2024 - roman
L’écrivaine anglo-américaine, auteure de « La jeune fille à la perle » en 2002, « A l’orée des verger » en 2016, « La brodeuse de Winchester » en 2020 » (entr’autes) nous écrit ici « une balade dans une Venise intemporelle et éternelle »..
Par un jeu d’écriture surprenant, elle met en place « un procédé narratif singulier » : alors que le roman enjambe les époques, les habitants de Venise et de ses îles vieillissent mais ne meurent pas à condition de ne pas partir sur la « terraferma ». Nous allons donc les suivre sur 5 siècles particulièrement Orsola, sur l’île de Murano, l’île des fileurs de verre. Cela commence en 1486 et se termine en 2019.
L’auteur dit : « J’adore les histoires de femmes qui font des choses exceptionnelles » comme notre Orsola… L’auteur va donc à Murano pour se documenter et s’imprégner de l’atmosphère particulière de cette île où se sont installés les ateliers de fileurs de verre au XVème siècle pour protéger Venise des incendies causés par l’activité des fours.
Tracy Chevalier nous écrit donc un roman qui enjambe les époques allant du Moyen âge à l’occupation autrichienne, au passage de Napoléon en Italie, à la première guerre mondiale, à l’essor du tourisme, aux pandémies (peste et covid), aux inondations.
Orsola Rosso est la fille cadette d’une famille de maîtres verriers. Elle est « condamnée » à s’occuper des enfants (sœurs, neveux et nièces), faire la lessive et cuisiner mais elle rêve d’autre chose et, en cachette, avec l’aide d’une voisine, elle est initiée à la conception des perles qu’elle fabrique « avec une simple lampe à huile sur un coin de table de la cuisine » et s’invente ainsi un destin… Le lecteur est embarqué « dans cette fresque magnifique » et s’attache à cette femme courageuse, féministe avant l’heure, intrépide, courageuse, débrouillarde… Derrière le portrait de la Muranaise, « l’auteur brosse avec une vibrante attention aux détails un métier et son devenir ainsi que la trajectoire de la cité des Doges qui se vide de sa population au fil de la massification du tourisme » (La Croix)
A lire absolument pour les amoureux de Venise et pour ceux qui rêvent d’y aller ou d’y retourner
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