lundi 27 février 2023

Sylvain Tesson : Blanc (N°2-fev23)

Blanc - 1

 Sylvain Tesson : Blanc - 2022, Gallimard - récit

 

Notre fameux écrivain, voyageur, aventurier, Sylvain Tesson, nous emmène dans le BLANC de la neige cette fois après nous avoir fait voyager en France avec « Les chemins noirs »en 2016, en Sibérie dans « Les forêts de Sibérie » en 2011, au Tibet dans « La panthère des neiges » en 2019.

Cette fois, son périple le mène au cœur des Alpes dans les paysages enneigés de l’Arc Alpin de Menton à Trieste. « Ce croissant alpin, de la mer à la mer, c’est mythique : c’était un vieux rêve » et « Comment résister à l’appel des échappées ? » dit-il. Munissez-vous d’une carte pour visualiser ce voyage extraordinaire et périlleux de notre écrivain. Il traversera ainsi pendant 3 mois  au début du printemps les montagnes de France, d’Italie, de Suisse, d’Autriche et de Slovénie : 85 jours, 85 chapitres sur 4 années de 2018 à 2021. Il sera accompagné de son ami et guide Daniel du Lac avec lequel il parcourt les montagnes depuis 15 ans qui le soutint et le guide pour cette aventure que Sylvain Tesson arrive à faire malgré ses problèmes de dos et ses difficultés physiques depuis son accident.

Admiration complète pour cet exploit dans ce blanc absolu des neiges éternelles : la lutte contre les bourrasques et les températures très basses, le passage des cols entre 3000m et 4000 mètres d’altitude, les couloirs enneigés à ski ou en crampons en cordée, sa façon d’être perpétuellement aux aguets (pas de désinvolture, dit-il) le tout avec le sac à dos et souvent les skis à porter, les arrêts au refuge avec ou sans gardien avec «  la flambée, le poêle et la soupe : la vie se résume à peu de choses ». Cette nature à la « beauté virginale » le ramène à un retour à l’essentiel. Il nous écrit les divagations de son esprit et partage avec nous ses réflexions sur tout (art, religion, mythologie, écriture, littérature, nos racines, la beauté et la grandeur de la nature, etc) ses états d’âme, ses contemplations…

Dans un entretien avec le journal L’équipe, il dit : « La neige est un élément ultime et j’y ai trouvé une sorte de définition du voyage absolu. Il y a une disparition totale du temps et de l’espace où on a l’impression de flotter dans le rêve » et il y trouve « le calme intérieur ».

Ce récit n’est pas du tout lassant ni redondant car l’auteur avec son sens de la description, son érudition, son humour, sa dérision continue de nous passionner.

 

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