mardi 2 juin 2020

Julie Wolkenstein : Et toujours l'été (N°2 - Mai 2020)


 Et toujours en été


 

Julie Wolkenstein : Et toujours l'été - 2020, P.O.L. - roman français

 

Comment faire visiter une maison de famille à notre époque : l’auteur choisit de nous la faire découvrir par le moyen d’un « escape game », jeu vidéo d’expression graphique avec des codes, des enjeux et des règles. Nous allons donc cliquer  et, par enchantement, les portes s’ouvrent et les indices tombent, des retours en arrière sont possibles : dans ce récit on remonte souvent en 1980, année de tant de souvenirs pour la narratrice-auteur et nous découvrons les changements de cette demeure familiale entre l’époque actuelle et ces fameuses années 1980. « Un escape game, ce n’est pas toujours ‘comme la vie’, écrit-elle. Certaines actions s’y révèlent extraordinairement aisées » : on remonte le temps rapidement, les problèmes sont résolus, les apparitions de personnages sont faciles… « Le propos, donc, est d’ausculter cette maison chargée de souvenirs, pièce après pièce, objet après objet »(Express)
Nous voilà donc dans la vieille maison familiale de la narratrice à Saint-Pair- sur- Mer dans la Manche et nous allons avoir accès à toutes les pièces de cette grande demeure de vacances, « de la cave à la chambre sous les toits en passant par les moindres recoins ». On a tous connu de telles bâtisses, un peu à l’abandon, habitable que l’été, envahie de sable, balayée par le vent… Par le biais de ce jeu, on peut s’approprier des objets, témoin du passé qui sont l’occasion d’évoquer des souvenirs de ceux qui, au fil des étés, « sont passés, restés, partis ou revenus », plus particulièrement le père, écrivain connu, journaliste  et navigateur hors-pair, l’académicien Bertrand Poirot-Delpech disparu en 2006, et le « grand demi-frère » mort d’un accident en 2017 ainsi que cette famille d’intellectuels et d’ados fêtards. On peut admirer plusieurs fois des tableaux, des meubles, les lits, les papiers peints mais aussi la table de ping-pong, les meubles de jardin, la cave transformée en discothèque selon l’âge des cousins s’y retrouvant… « ces images liées à la lumière de l’été, aux grands déjeuners familiaux, aux airs de danse, aux retours de fête ».
Récit original et bien ficelé au point qu’on a l’impression de connaitre cette maison en fermant le livre.  Beaucoup de charme et de sensibilité » (écrit Dominique Bona  au sujet de ce roman) « Joli livre insolite et décalé, où j’ai eu l’impression de me promener comme un chat »…

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