vendredi 26 octobre 2018

Eric Fottorino : Dix-sept ans (N°2 - oct 18)


 livre dix-sept ans


Eric Fottorino : Dix-sept ans - Gallimard, 2018 - roman

Eric Fottorino, ancien directeur du Monde et co-fondateur de la revue « 1 », apporte ici « une pièce manquante de sa quête identitaire ». Après les deux livres touchants sur son père biologique et son père adoptif (L’homme qui m’aimait tout bas et Question à mon père), il déclare tendrement son amour (tardif) à sa mère, qu’il appelle Lina, petite maman, petite mère. « L’histoire de mes origines aura occupé mon existence » dit-il dans une interview à l’Express.
Il déclare aussi que c’est un roman partant de faits réels ce qui lui donne la liberté d’inventer, de créer, de renaître… On imagine que ses rencontres avec le psychologue, avec l’amie de sa mère sont  fictives…Son histoire familiale se transforme en matériel romanesque.
Quatre parties pour ce récit qui commence par « un dimanche de décembre » durant lequel Lina révèle un terrible secret à ses fils après le déjeuner familial.
Cette révélation va le « scier », dit-il et il raconte qu’il a écrit 11 versions de ce livre. A la 7ème écriture, il apprend ce secret et fera encore 4 versions pour nous livrer ce roman
Les deuxième et troisième parties se nomment « Dans l’avion pour Nice » et « Je ferai comme si » : en effet il part sur les traces de sa mère, qu’il n’a jamais cherché à comprendre, quand elle avait 17 ans, qu’elle avait été envoyé à Nice pour le mettre au monde : quels endroits fréquentait cette ado lorsqu’elle était, enceinte de lui, son premier enfant illégitime : comment était-elle ? « En faisant son enquête il retisse ce lien familial qu’il s’est toujours empêché de sentir » (ELLE) : regrets, incompréhension, peur qu’il a toujours ressentis…Il n‘a jamais su communiquer avec sa mère « Je me sens infirme, handicapé dans l’expression de mes sentiments pour elle ». Magnifiques moments dans cette ville de Nice où nous le suivons de révélations en révélations toujours plus émouvantes, touchantes, intimes et explicatives de son comportement.
En dernière partie « On s’est laissés glisser », nous le retrouvons avec sa mère à Nice : l’auteur a découvert une femme blessée qui malgré tout a tenté de faire de son mieux et maintenant qu’elle est âgée, il découvre une femme courageuse, aimante, mais qui, comme lui, a du mal à exprimer ses sentiments. Très belle dernière partie et fin de ce roman qui semble bien véridique lorsqu’on voit l’émotion de l’auteur parlant de ce récit à l’émission La Grande Librairie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire