samedi 3 février 2018

Sorj Chalandon : Le Jour d'avant (n°2 - Janv 2018)

livre le jour d'avant    Sorj Chalandon : Le Jour d'avant - 2017, Grasset - roman français.

 " Célèbre plume de Libération, désormais au Canard enchaîné », Sorj Chalandon a déjà été primé avec  « Retour à Killybegs » en 2011     pour le Grand Prix de l’Académie ( suite de « Mon traitre » paru en 2008) puis avec « Le quatrième mur » en 2014 pour le Goncourt des lycéens et encore avec « Une promesse » en 2006 pour le prix Médicis.

Ici dans « Le Jour d’avant », « on s’aventure avec bonheur dans ce nouveau Germinal » (Figaro). En effet le roman se passe dans les mines du Nord de la France dans les années 1970. Les deux premiers tiers du livre sont exceptionnels. On s’attache à ce Michel, jeune garçon, et à son grand  frère Jojo. Leur relation fraternelle est émouvante, très bien vue, très réaliste. Après la vie à la ferme des parents, Jojo décide de devenir mineur : « C’est comme ça la vie » dit-il. On visite la mine avec Jojo qui guide des écoliers dont son frère : la salle des pendus, le savon, la lampe de casque, la taillette. « Lorsque les mineurs se douchaient, ils étaient nus, en file au milieu de la rigole et celui de derrière nettoyait de dos de celui de devant » … « c’est comme ça la vie » … En se documentant et en cherchant la vérité des faits, des sensations, des décors et des bruits, l’auteur rend hommage aux mineurs de fond.
Le 27 décembre 1974 a lieu un coup de grisou : 42 morts…
A partir de ce moment, Michel veut venger la mort de son frère. 40 ans après la mort de Jojo, Michel retourne sur les lieux de son enfance et rumine…Y a-t-il eu une faute collective : c’est un drame industriel, patronal, social ou est-ce une faute individuelle. Pourquoi Michel veut-il venger son frère avec un tel acharnement ? Que cache-t-il ? Rebondissement donc dans la dernière partie du livre que j’ai trouvé plus improbable, plus mystérieuse et un peu longue. La fin est donc une enquête bien menée « avec sa dose de vengeance, suspense et rebondissement » (Figaro).
On retiendra surtout la formidable description et atmosphère qui régnait dans les mines du Nord de le France dans les années 1970.

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