jeudi 22 juin 2017

Jean-Christophe Rufin : Le tour du monde du roi Zibeline (N°1 Juin 2017)


livre le tour du monde du roi zibeline Jean-Christophe Rufin : Le tour du monde du roi Zibeline - 

Gallimard, 2017 - roman

 Ceux qui lisent ce blog depuis quelques temps savent que j'admire énormément Jean-Christophe Rufin et ai déjà commenté tous ses livres ! J'admire l'écrivain mais aussi l'Homme et son parcours : ambassadeur, académicien, président d'Action contre la faim, ancien interne en neurologie, pionnier de l'aventure de Médecins sans frontières... Ses livres me passionnent, aussi bien « Un léopard sur le garrot », (2009) un récit autobiographique sous-titré : chroniques d’un médecin nomade, que « Le grand Cœur » (2012) en passant par « Rouge Brésil » (2001) et « Katiba » puis « Immortelles randonnées » (250 000 exemplaires en 2013) puis « Check-Point » en 2015. Il reste un homme libre qui « continue de promener son regard sur notre époque » et se dit être de la « famille des romanciers peintres », ce qui le qualifie bien.


Ici, dans « Le tour du monde du roi Zibeline », nous allons voyager  en suivant l’extraordinaire vie d’un explorateur hongrois du XVIIIème siècle ébloui par les philosophes des Lumières que lui a enseigné un précepteur français. Ce héros se nomme Auguste Beniowski et reste connu en Europe de l’Est et en Pologne. L’auteur nous dit : « J’ai tout de suite été passionné par le destin de cet aventurier-explorateur exilé au fin fond de la Sibérie avant de voguer sur tous les océans du monde et de devenir roi de Madagascar. »

Cette aventure est véridique et incroyable. « C’est une épopée singulière de ce jeune noble au charme magnétique et au destin hors du commun ». Il combattit pour l’indépendance de la Pologne, s’évada de Sibérie où il était déporté, fit le tour du monde et débarqua à Madagascar : le tout entre 1765 et 1776.

La parole est donnée tour à tour au héros puis à sa compagne, la belle Aphanasie, ce qui donne un regard  féminin à cette aventure. L’auteur dit avoir été fidèle à l’histoire -voyages, déportation, actions- excepté à l’histoire d’amour des deux héros qui est inventée… Beaucoup de recherches pour l’auteur, particulièrement dans les « Mémoires », écrites par le héros lui-même en 1791. Une carte en fin de livre est très judicieuse.
Quant au style, on se régale de cette façon d’écrire à la mode du 18ème siècle, un peu « comme l’art de la conversation dans les salons »… « C’est agréable de peindre une époque par son style et par sa langue » dit Jean-Christophe Rufin.

On se régale à la lecture de cette épopée, on voyage au 18ème siècle, on participe à leurs exploits, on devine l’ambiance de ces pays du bout du monde.

Petit plus : L’auteur annonce dans la revue LIRE qu’ « il a en tête une petite série de polars mettant en scène un Consul de France paresseux »… On attend avec impatience…




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