Maude
Julien : Derrière la grille - Stock, 2014 - document vécu.
« Derrière la
grille » est le récit de l’auteur de l’âge de 4 à 19
ans : cette fillette puis cette adolescente fut séquestrée,
cloîtrée et coupée du monde extérieur dans un « petit
château » du Nord de la France par ses parents.
Son père, né en 1902,
ayant subi les deux guerres (ce qui n’est en rien une excuse) est
un haut dignitaire d’une obédience franc-maçonnique et est un
ancien chef d’entreprise brillant (pas de soucis d’argent,
semble-t-il). Ce franc-maçon paranoïaque est « initié à la
maçonnerie ésotérique » Il a imaginé un plan diabolique :
D’abord choisir une
épouse : ce sera la fille d’un mineur qui lui confie son
enfant, Jeannine, en échange d’une promesse de bonne éducation.
Il formera donc l’enfant puis la jeune fille et l’éduque jusque
des études de philosophie à l’université de Lille. Puis il
l’épouse car elle est « une génitrice idéale »
pour lui faire un enfant.
Ensuite élever Maude,
cette enfant née le 23 novembre 1957 (auteur de ce document) :
il veut protéger sa fille du monde qu’il juge dangereux et la
destine à être « une élue », « un être
supérieur », appelée à « relever l’humanité »
et pour cela, il imagine un programme d’éducation hallucinant, la
scolarité étant enseignée par la mère éduquée dans ce
but…D’ailleurs on peut se poser des questions sur la docilité de
cette épouse et mère ? Cet apprentissage devient un véritable
enfer. Chaque chapitre nous fait découvrir de nouvelles épreuves et
de nouvelles horreurs : les exercices d’impassibilité, les
jeux d’échec devenus une torture, les leçons de musique à un
rythme incroyable (car on peut survivre en camp de concentration
lorsqu’on est musicien…), l’entrainement à la natation dans
une eau sombre et glacé, les séances de survie dans la cave dans le
noir avec méditation sur la mort, les leçons d’équitation (car
dans un cirque on peut être embauché et circuler incognito…), les
abus sexuels du jardinier….le seul moyen de survivre pour la
fillette étant de se créer un monde et de se cacher « derrière
un mur de briques imaginaire ». Seuls, les animaux la
consoleront : une chienne, un canard, un poney. L’auteur dira
plus tard : « Merci aux animaux qui ont peuplé mon
enfance ».
Ce serait dévoiler le
récit en racontant comment elle peut sortir de cet enfer. Les
dernières pages sont passionnantes mais on reste un peu frustré de
ne pas en savoir plus. Evidemment, quelques recherches permettent de
savoir que Maude est devenue une thérapeute renommée, spécialisée
pour l’aide contre toutes les formes « d’emprise »
mais j’aurais aimé avoir plus d’explications sur sa façon de s'adapter au monde extérieur.
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