mercredi 17 décembre 2014

Pascale Hugues : La robe de Hannah

livre la robe d'hannah


Pascale Hugues : la robe de Hannah - Ed Les Arènes,2014 - Document

Pascale Hugues est une journaliste française et habite Berlin depuis vingt ans. Elle mène une enquête sur les personnes ayant habité sa rue (« rue tranquille dans beau quartier ») depuis sa construction en 1904 à l’extérieur de Berlin dans une banlieue appelée Schöneberg. Actuellement cette rue est dans un quartier résidentiel et commerçant dans la partie Sud-Ouest de Berlin.

« J’ai passé beaucoup de temps à observer ma rue et à comprendre mon pays d’adoption à travers elle : elle m’a appris les rapports des Allemands à la nature, à l’ordre, à l’autorité, à leur passé difficile », nous dit-elle. En effet nous allons découvrir des personnes très différentes à diverses époques.

En 1904, les entrepreneurs font comme à l’époque « luxe à l’avant, simplicité à l’arrière » et les immeubles disposent d’un « niveau de confort incomparable ». La rue est détruite à 80% durant la Guerre 39-44, reconstruite rapidement  et réhabitée par des personnes plus modestes mais la rue reste passante et active des années 1960 à 1989 puis une nouvelle vie l’anime après la chute du Mur. C’est dans ce quartier que se situe le fameux KaDeWe, grand magasin dans les années 1950 et maintenant le deuxième plus grand centre commercial d’Europe !!!

Nous allons suivre la vie de plusieurs propriétaires et locataires d’appartements d’immeubles de cette rue. L’auteur réussira à en trouver plusieurs : Elle rencontre, à Berlin, Lilly qui vivra dans cette rue dès 1920 avec ses parents puis avec son mari et son fils. Ils sont de familles juives bourgeoises et elle aime raconter sa vie mondaine avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir puis comment ils ont échappé à la déportation en travaillant à l’hôpital de la Iranishe Strasse, la seule institution juive ayant survécu à la période nazie. Il faut savoir que 106 juifs de cette rue furent déportés et exterminés durant  cette période. Elle rencontre, à Haïfa, Miriam Blumenreich dont la fille était éducatrice de jeunes enfants dans cette rue et qui ont émigré vers la Palestine. Elle rencontre, en Californie, John Ron habitant désormais dans une résidence pour personnes âgés : il a travaillé dans un kibboutz en 1942, y apprend la mort de sa mère en déportation et partira aux USA sans jamais revenir à Berlin. Il conserve des souvenirs précis de la période heureuse de son enfance dans sa rue. Elle rencontre, à New York, Hannah, devenue professeur de danse et porteuse de la fameuse « robe de Hannah » qu’elle donne à l’auteur, 73 ans après l’avoir portée….Elle rencontre, à Berlin, Frau Soller, ancienne vendeuse au fameux magasin KaDeWe…

L’auteur nous fait ainsi revivre la vie de Berlin au 20ème siècle. La vie de chaque personnage se lit comme un roman mais beaucoup de passages sont trop longs et trop détaillés et on a un peu de mal à se repérer dans le temps. Les paragraphes en Allemand sont évidemment traduits et imprimés en italique mais il y a encore beaucoup de mots et phrases en allemand ce qui doit rendre la lecture difficile pour des lecteurs ne connaissant pas la langue.

 

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