mercredi 24 septembre 2014

Béata de Robien : Fugue polonaise

livre fugue polonaise

Beata de Robien : Fugue polonaise - Albin Michel , 2013, roman français


L’auteur, en fin de roman, nous fait comprendre que cette histoire est écrite d’après des expériences familiales vécues et cela se sent, tant les situations, les sentiments, les émotions semblent authentiques, vrais et vraisemblables.

On s’attache dès le début à notre héroïne, Bashia, jeune lycéenne intelligente et rebelle vivant à Cracovie en Pologne en 1953 sous le régime dictatorial communiste. Elle survit grâce à son humour et à sa débrouillardise et ne rêve que de quitter ce pays « muselé par la police et affamé par les restrictions alimentaires » d’autant qu’elle devine que sa mère qu’elle ne connaît pas habite en France... Au Lycée, elle se fait de l’argent en écrivant les devoirs des autres élèves car elle est douée en écriture et à la maison elle trouve tous les moyens pour aider sa famille déchue. Nous découvrons la vie au quotidien en Pologne sous le communisme dur et totalitaire. Ils vivent dans un appartement qui fut fastueux mais qui se vide de ses meubles au fil du temps et qui est devenu communautaire, c’est-à-dire divisé pour loger des locataires de tous genres…. Y habitent sa grand-mère d’origine viennoise d’un milieu social élevé qui reste digne et autoritaire mais affectueuse, son père médecin alcoolique et coureur de jupons, sa tante mariée à un membre de la Nomenklatura, son oncle révolté, fainéant, un peu fou mais assez lucide, par exemple lorsqu’il dit : « Dans ce pays, il est nécessaire de posséder la ruse du renard, la souplesse du roseau et l’insensibilité de l’espion ».

La situation s’aggrave pour elle lorsqu’elle fait la connaissance d’un étudiant français. Elle devra faire face aux brimades, aux dénonciations, aux trahisons, aux mensonges. Mais qui renseigne la police du Parti sur les faits et gestes de la famille ? : Nous l’apprenons dans le dernier chapitre magnifique, surprenant et extraordinaire.

Béata de Robien est polonaise mais écrit ce livre en français, avec un style subtil et profond. Ce roman est écrit à la première personne  ce qui donne une vérité poignante à notre héroïne qui sait nous émouvoir mais aussi être drôle avec des répliques ironiques et pleines d’humour

Ce roman est un superbe témoignage sur la vie à Cracovie dans les années cinquante du siècle dernier.

 

 

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