lundi 25 août 2014

Ayana Mathis : Les douze tribus d'Hattie


livre les douze tribus d'hattie 

Ayana Mathis : Les douze tribus d'Hattie - 2014, Ed. Gallmeister -  roman américain.


Le fil conducteur de ce roman est la vie d’ Hattie : c’est une femme noire, elle a 16 ans en début de roman en 1923 et nous allons la suivre de cette date à 1980, c’est-à-dire suivre aussi, à travers elle, l’histoire de l’Amérique avec les grandes migrations qui changeront la face de ce pays.
Hattie est née dans un système fondé sur le racisme, dans cette société afro-américaine avec ségrégation, pauvreté et fondera une famille qui subira souffrance, folie et trahison. Cette jeune femme quitte la Georgie pour Philadelphie au Nord, se marie avec August très jeune et a cinq fils, six filles et une petite fille. Hattie est une femme en colère, révoltée. Elle parvient à éduquer sa famille, quasiment seule. Son mari, August, est un faible qu’elle semble détester mais ne sont-ils pas à deux les piliers de cette famille ? Ils se déchirent, se séparent pour des aventures chacun de leur côté mais revivent toujours ensemble. August saura, lui, donner de l’affection à ses enfants. Malgré sa rudesse et sa froideur apparente, Hattie transmet à chacun de ses enfants le meilleur d’elle-même, veut leur apprendre à lutter et sera toujours pour eux « un modèle ».

Ce personnage central est  fascinant. On comprend que sa douleur d’avoir perdu si jeune ses deux bébés jumeaux d’une pneumonie la bloque dans son pouvoir de donner de l’affection. C’est le choc de sa vie, c’est une douleur inguérissable. Ce premier chapitre à ce sujet est  bouleversant et très bien écrit.
Les destins de chaque enfant sont très variés et racontés à des époques différentes. Ils iront, pour les garçons, du trompettiste de jazz au prédicateur, à l’alcoolique-joueur et, pour les filles, de la femme d’un célèbre médecin noir à une internée en hôpital psychiatrique… L’intérêt des récits est inégal et certains chapitres ne m’ont pas passionné.

Chaque prénom d’enfants donne le titre des  chapitres et raconte sa vie : ce sont un peu comme des petites nouvelles indépendantes. On imagine quand même que l’auteur les a écrites séparément pour les relier ensuite et cela se sent dans la cohésion du roman.
Ce roman, qui m’a fait penser au superbe livre de Toni Morrison, est assez irrégulier : touchant et attachant dans certains chapitres, trop long et du déjà lu dans d’autres. L’écriture est sensible et belle mais l’ensemble manque de cohésion.

 

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