mercredi 27 novembre 2013

Pierre Lemaitre : Au revoir là-haut.


Pierre Lemaitre : Au revoir là-haut - 2013, Albin Michel - Roman

Prix Goncourt 2013 - COUP de COEUR


En 1918, l’armistice étant proche, a lieu, dans les tranchées un ultime assaut commandé par un lieutenant arriviste et ignoble, Henri d’Aulnay-Pradelle. Deux jeunes soldats en réchappent in-extremis : Albert légèrement blessé et Edouard défiguré. Ce seront les trois personnages principaux du roman. Cette scène d’assaut ne prend qu’une cinquantaine des premières pages du livre : scène époustouflante qui scelle le destin des 3 héros qui n’auraient jamais dû se rencontrer : Edouard, le flamboyant, est le fils d’une famille riche et puissante. Albert, le timide, est un modeste employé de banque. Edouard sauve Albert, avant qu’un obus ne le défigure. Leurs vies vont être liées : Albert a une dette éternelle envers Edouard. Ils survivront ensemble dans la misère…

En effet ils sont dans la précarité et dans une situation plus que douloureuse : l’auteur aborde le thème de l’homme qui est revenu de la guerre et ne trouve pas sa place dans la société dans laquelle il rentre. A cette époque, nous dit l’auteur, « on glorifiait les morts mais on ne savait que faire des survivants ». Quelle ingratitude.

Nos deux copains vont inventer une escroquerie qui pourrait les sortir de leur misère et vont en suivre des situations aussi bluffantes qu’enthousiasmantes, impossibles à résumer….mais réalistes, selon l’auteur. Je n’en dis pas plus…

Le roman est écrit comme un polar (Pierre Lemaitre sait le faire) avec des épisodes de retournements de situations, des mystères qui s’enchainent et une intrigue parfaitement maitrisée. Les descriptions de la France de l’Après-guerre sont très réussies, aussi bien au niveau social et culturel que politique et financier. L’auteur a dit s’être énormément documenté sur cette période.

Un moment de lecture intense avec un « ton inattendu, ironique, sarcastique, cruel et tendre à la fois », nous dit Bruno Frappat dans le journal La Croix.

Un grand « page-turner » tragique et rocambolesque, « tous publics » (étonnant pour un prix Goncourt…)

 

 

 

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