jeudi 21 février 2013

Philippe Besson : De là, on voit la mer

Philippe Besson : De là, on voit la mer - Julliard, 2013 - roman court

 

De là, on voit la mer

Dès les premières lignes, nous sommes en Italie sur une route en corniche dans une Fiat 500, comme sur la couverture de ce petit livre.

Louise, une femme écrivain libre, sans enfant, avec un mari laissé à Paris, vient écrire un livre dans la villa d’une amie à Livourne en Italie parce que, selon elle, pour écrire il faut s’imposer la solitude. Tout l’enchante dans ce lieu : la mer, la chaleur, la ronde des ferries qu’elle regarde derrière la vitre (comme dans tous les livres de Besson…). Une aventure amoureuse violente se trame. C’est la crise de la quarantaine : que faire ? que dire ? La liberté qu’elle veut garder l’oblige à faire des choix, à ne pas faire de concessions, à tenir son destin en main. Elle est intransigeante, ne veut rien cacher, ne veut pas mentir.

Elle doit retourner en France quelques jours au chevet de son mari accidenté. Le dialogue avec lui est extraordinaire : dialogue oui…mais entrecoupé de tant de silences, pendant lesquels on ressent les souffrances, les jalousies, les fêlures, les non-dits des deux personnages. C’est un passage superbe sur le temps et l’usure des couples. Quelle finesse d’écriture.

Pour Besson, « entre l’amour et l’écriture, il faut choisir ». Lui et Louise ont choisi l’écriture mais n’est-ce pas terriblement égoïste et cette solitude imposée n’est-elle pas bien triste ???

C'est un beau portrait de femme libre mais cette liberté a un prix.

                                                   

 

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