Daniel Picouly : Les larmes du vin - Albin Michel, 2022 - roman
Daniel Picouly, auteur mais ici narrateur de cette « histoire », doit préparer un discours car il va être intronisé « Chevalier du Tastevin », discours évidemment sur le vin, « trésor national et mystère absolu ».
Il se lance alors dans une sorte d’autobiographie savoureuse : « chaque épisode marquant de sa vie s’associe au souvenir d’un breuvage » (Lire) et nous suivons sa vie de sa naissance à aujourd’hui.
Sa naissance, commentée par « la m’am » et sa copine, est savoureuse : « J’arrive en onzième position ». Sa fratrie est incroyable puisque Martine et Maryse naitront après lui : 13 enfants donc… ». « Mon père avait 28 ans à ma naissance et une équipe complète de foot sur les bras » !!! Ses origines, sa couleur de peau (avec sa tache de vin de nourrisson), sa façon d’entendre les conversations avant de naitre (« j’avais entendu parler de vin dans le ventre de ma mère »), les prévisions de la voisine, son baptême sont cocasses.
Il nous décrit avec autant de joie son enfance heureuse dans le village de Villemomble, son copain Bonbec, ses anniversaires, son école, ses jeux et son attachement inconditionnel à sa maman, la m’am.
Le déménagement de la famille pour un HLM dans un F5 à Orly en 1960 à l’âge de « 11ans, 4 mois, 8 jours » sera un tournant dans sa vie. L’arrivée sur place de la famille est extrêmement drôle. J’ai beaucoup aimé le récit de cette période qui fait référence à l’époque des Trente Glorieuses avec l’arrivée de la Télévision et ses émissions-culte, les fims dans des salles de cinéma typiques, l’apparition des premiers supermarchés et leurs caddies (formidable passage à ce sujet), les groupes musicaux écoutés à la radio, les élections, et le 21 juillet 1969 les premiers pas de Neil Armstrong sur la lune. L’auteur décrit longtemps cette période, ce qui fait dire à un critique : « on a l’impression que vous avez 13 ans très longtemps » et l’auteur dira : « A partir de 13 ans, on vieillit mal, le temps s’accélère et les années rétrécissent » : un peu nostalgique.
L’auteur passe ensuite dans les années 1990 lorsque, vers les 50 ans, son premier livre « Le champ de personne » est édité en 1995 et remporte un grand succès. Il est professeur au lycée de Villepinte, il sort dans les bars et mène sa vie dans le quartier de Saint-Germain des Prés.
La suite est sa vie actuelle avec ce discours à faire pour sa nomination de Chevalier du Tastevin et l’évocation des drames familiaux inéluctables avec le temps qui passe…
On lui dira « Vous écrivez une sorte de bio à trous » : certainement mais les épisodes écrits sont sûrement les plus importants et c’est sourire aux lèvres que l’on lit « cette bio à trous » avec un énorme plaisir. « A lire comme on boit un petit rosé frais l’été : GOULÛMENT » (Le Parisien)
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