mardi 5 janvier 2021

Jean Teulé : Crénom, Baudelaire ! (N°2 Déc 2020)

Jean Teulé : Crénom, Baudelaire ! - ED. Mialet-Baeeault, 2020 - Biographie romancée

Jean Teulé écrit ici une biographie romancée de Charles Baudelaire. On connait le goût de la provocation de l’auteur. Sa verve gouailleuse et son style amusant mais aussi vulgaire en font un conteur remarquable.  La lecture de ses livres est très vivante et l’auteur finit par nous faire aimer ce poète scandaleux…

Nous découvrons un Baudelaire enfant dans les jupes de sa mère auprès de qui il retrouve toujours « une senteur d’enfance entêtante, soûlante ». Celle-ci épouse peu de temps après le décès du père de Baudelaire le chef de bataillon Jacques Aupick qui écarte le jeune homme du foyer familial. Le remariage de sa mère est un déclic pour le poète qui considère désormais toutes les femmes comme « des putes ou des salopes ». Baudelaire vivra ensuite de l’héritage que lui a laissé son père dans un Paris en plein changement où Haussmann fait ses grands boulevards. 

Il devient un dandy accro à l’absinthe, à la drogue et à l’opium. L’auteur le nomme « le premier Punk sur terre »… Il vit dans le milieu artistique de l’époque et côtoie Gustave Courbet, Alfred de Musset, Gustave Flaubert, Théophile Gautier et bien d’autres. Il vit de mœurs dissolues dans des « bouges » et a des relations pour le moins tumultueuses et orageuses avec sa muse Jeanne Duval. Il travaille sans relâche dans des conditions épouvantables. L’auteur inclut dans son récit des poèmes écrit « dans le contexte » et qui nous permettent de mieux comprendre les sujets traités dans les poésies de Baudelaire, magnifiques poésies au point de dire : « Ces fleurs du mal qui ont changé le destin de la poésie française ».

Crénom, Baudelaire !La critique est partagée : certains y trouvent « une biographie vulgaire », d’autres y voient « le côté génial et obsessionnel » de Baudelaire. J’ai beaucoup aimé ce livre qui sort de l’ordinaire, peut-être faut-il compenser cette biographie « romancée » par la lecture plus classique d’ « Un été avec Baudelaire » d’Antoine Compagnon.



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