mardi 5 novembre 2019

Laetitia Colombani : les Victorieuses (N°3 - oct 2019)

Laetitia Colombani : Les Victorieuses - Grasset, 2019 - roman français

  Les victorieuses

 Après le roman « la Tresse », phénomène littéraire, paru en 2017, qui va être adapté par l’auteur au cinéma et qui a été traduit en une trentaine de langues, l’auteure nous écrit ici un très beau roman avec des chapitres en alternance qui entremêlent le passé et le présent.

Le présent, c’est Solène, célibataire de 40 ans, qui subit un burn-out dû à sa profession stressante d’avocate et au suicide d’un de ses clients.
Le passé : c’est une des fondatrices de « Palais de la Femme », Blanche Peyron (1867-1933), figure de l’Armée du Salut en France.
L’auteur a visité cette « citadelle-refuge » qui accueille depuis 1926 les femmes dans le besoin au 94 rue de Charonne dans le 11ème arrondissement à Paris. Dans un article de L’Express, elle dit : « Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à raconter  sur les femmes à travers cet endroit ». Elle visite les lieux, reçoit des confidences de certaines résidentes et rencontre « un écrivain public bénévole ».
La trame de son roman était donc trouvée. L’héroïne, Solène, consulte un psychologue pendant la période difficile de son burn-out. Celui-ci lui conseille de donner du temps aux autres. Elle devient donc « cette bénévole improbable » au Palais de la Femme, découvrant le visage de la précarité et de toutes ces femmes déclassées, surendettées et sans papiers. Elle y sera écrivain public.
L’auteur enquête sur le personnage historique hors du commun, Blanche Peyron, cette « guerrière de l’humanitaire » au projet fou : rénover cette énorme bâtisse en 1926. Les pages à son sujet sont très intéressantes.
Ces deux femmes auront un même idéal à des périodes espacées dans le temps : « venir en aide à celles qui ont tout perdu » : deux très beaux portraits de femmes très bien écrits. « Le style est une affaire d’harmonie et de fluidité » « Il faut atteindre une forme de simplicité » : c’est très réussi !

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