samedi 25 mars 2017

Laurent Seksik : Romain Gary s'en va-t-en guerre (N°2 Mars 2017)

Laurent Seksik : Romain Gary s'en va-t-en guerre - 2017, Flammarion - roman




livre romain gary s'en va-t-en guerreLaurent Seksik, médecin et écrivain, « s’est fait une spécialité de puiser dans le stock infini des personnes ayant réellement existé pour nous raconter des histoires passionnantes, tendres, affreuses, gaies ou tragiques » (La croix). Ainsi j’ai beaucoup aimé deux de ses romans dont j’ai fait des fiches sur ce blog : « Les derniers jours de Stephan Zweig » et « Le cas Eduard Einstein » (parus chez Flammarion en 2010 et 2013) : ce sont des magnifiques romans biographiques (comment les appeler exactement ?) sur une partie de vie des personnages.
Ici, L’auteur nous écrit « une nouvelle quête de vérité » sur l’écrivain Romain Gary, plutôt sur quelques heures de sa vie le 24 Janvier 1925. L’auteur raconte avoir toujours été subjugué par Romain Gary, ayant lui-même grandi à Nice : c’était comme son héros : « J’ai l’impression d’avoir vécu dans son ombre  et ayant la même ambition, celle de devenir écrivain », dit-il.
Le futur Romain Gary, nommé Roman, a 11 ans et vit dans le ghetto de la ville de Vilnius (nommé Wilno), appelé par les juifs « la Jérusalem de Lituanie »
Il habite avec sa mère, Nina, incarnant l’amour maternel, se dévouant jusqu’au sacrifice pour son fils. Elle reste très frappée par la mort de son premier fils. Elle est aussi une mère un peu fantasque, poétique, débrouillarde, rêveuse…
Il voit son père, Arieh pour des moments furtifs et déstabilisants pour l’enfant (quelques pages émouvantes de discussion  entre les 2 personnages) car celui-ci a quitté le logis familial pour une autre. L’enfant espère toujours qu’il va revenir.
On ne peut qu’admirer comme l’écrivain arrive à se glisser dans ses personnages car les chapitres sont tour à tour titrés : Nina, Arieh et Roman. L’auteur dit avoir fait énormément de recherches dans les biographies écrites sur Romain Gary pour arriver à ce roman où il étudie les liens que le jeune Roman tisse avec sa mère et avec ce père absent.
« Le charme Seksik opère » dit la critique Dominique Bona et on se passionne pour ces trois magnifiques personnages. On peut entrevoir comment Romain Gary écrira plus tard des « chefs d’œuvre  pour rendre grâce à ses parents » et on comprendra « le génie d’un homme torturé qui voulut inlassablement réinventer sa vie ».

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