samedi 26 novembre 2016

Jean-Michel Guenassia : La valse des arbres et du ciel (n°3 Nov 2016)

livre la valse des arbres et du ciel


Jean-Michel Guenassia : La valse des arbres et du ciel - Albin Michel, 2016 - Roman français

 Aujourd’hui encore les circonstances de la mort de Vincent Van Gogh (1853-1890) restent mystérieuses. Dans ce roman, l’auteur invente les derniers moments du peintre en les racontant à partir du point de vue de Marguerite Gachet, fille du célèbre Docteur Gachet, collectionneur de peintures, qui soigna le peintre à Auvers sur Oise quelque temps avant sa mort. L’auteur imagine un grand amour entre Marguerite et Van Gogh : que s’est-il réellement passé entre les deux personnages ??? La jeune fille serait-elle impliquée dans la disparition du peintre ?

Toujours est-il que Jean-Michel Guenassia  nous fait des descriptions extraordinaires de l’artiste : « Vêtu de sa veste bleue, d’une chemise blanche, d’un pantalon noir, protégé par son chapeau en feutre » et de l’artiste en train de peindre : « Il peint collé à la toile sans observer le champ…je suis surprise par sa brusquerie. Il pose la peinture avec nervosité. Il semble pressé, ses gestes sont saccadés. Il se lance dans un corps à corps, flagelle la toile de petits coups répétés …» : magnifique. Elle dit aussi en voyant une peinture : « cette peinture était sidérante de beauté : c’était le plus beau champ de fleurs que j’ai jamais vu… »
Marguerite, très amoureuse, veut échapper à la sévérité paternelle et dépeint son père comme étant un « veuf aigri, tyran domestique et pingre ». Elle dit : « Il y avait un malentendu au cœur de leur relation (entre le Docteur Gachet et Van Gogh) : Vincent espérait vendre des toiles au docteur et celui-ci escomptait agrandir sa collection sans débourser un sou »…
Le style est fluide et très agréable à lire, c’est un récit « vif, pétillant d’esprit et de rebondissements cocasses » (Match). On se régale des descriptions des peintures de l’artiste mais aussi des lieux où il peint : campagne, rivière, champs et des jugements de Marguerite sur l’époque, sur les peintures des impressionnistes, sur les salons d’expositions, sur les mœurs des familles bourgeoises.
N’oublions pas que l’auteur avait obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2009 avec l’excellent roman (dont j’avais fait une fiche élogieuse) : « Le club des incorrigibles optimistes ».

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