mardi 25 novembre 2014

Astrid Wendlandt : L'Oural en plein coeur

Astrid Wendlandt : L'Oural en plein cœur - Albin Michel, 2014 - témoignage


livre l'oural en plein coeur ; des steppes a la taiga siberienne


L’auteur est une journaliste franco-canadienne amoureuse de la Russie dont elle parle la langue et passionnée par les peuples en voie de disparition et les civilisations oubliées comme, dans ce récit, les dernières tribus autochtones de l’Oural.

Les deux premiers chapitres nous plongent dans la vie ou plutôt la survie de l’auteur à Tcheliabinsk, en 1995, date à laquelle elle rencontre un chanteur de rock, Micha.

Quinze ans après en 2010, elle espère le retrouver dans la même ville devenue « dépotoir post-soviétique »,  mais il est « victime de maîtresse vodka » mais en Russie, dit-elle « on ne donne pas de leçon de morale ». Il est marié mais elle part quand même avec lui pour une tournée de concerts en copine. Elle a perdu son amour de jeunesse mais elle en rencontre un autre : « un homme élancé avec des faux airs de Pan et yeux bleu azur, cachés par une tignasse brune » : Dima. Celui-ci lui propose de la conduire vers Arkaïm où elle veut découvrir des tribus ancestrales. Au cours des chapitres, on devine l’amour qui grandit entre les deux personnages : magnifique évolution de leurs sentiments, très bien écrite, délicate, prude : « Dima est un amour qui a bondi sur moi » dit-elle.

Ils partent donc pour explorer la chaine montagneuse de l’Oural du Sud au Nord. Quelle aventure ! « Les journées dans l’Oural passent comme un éternuement » dit-elle. On veut bien le croire. C’est en voiture, puis en train, en bus, à pied, en petit avion, en aéroglisseur qu’ils font leur périple. Il est surprenant de voir comme l’un ou l’autre ont toujours une connaissance dans le coin.

Découvertes donc de villages aux isbas chatoyantes, d’une « chirurgienne en énergies », d’un guide croyant à la montagne mystique et aux vapeurs curatives du Yangan et surtout d’une communauté libertaire : ce sont des partisans d’Anastasia, une chamane de la taïga sibérienne qui préconise un retour à la terre. Leur projet est fondé sur la solidarité et non sur cette expression anglaise « me, myself and I » pour désigner les égotistes. Cette façon de vivre attire particulièrement Dima.

Puis arrive la déception en redécouvrant dans l’Oural Polaire menacé par le cupidité et la mondialisation.

Magnifique aventure que j’ai suivie avec grand enthousiasme, admirant notre aventurière et les conditions  de son périple que j’aurais apprécié de suivre sur une carte plus précise.

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