dimanche 25 août 2013

Tom Wolfe : Bloody Miami

Tom Wolfe : Bloody Miami - Robert Laffont, 2013 - roman américain


Comment décrire ce livre de Tom Wolfe ou le classer dans un genre littéraire ? C’est à la fois une enquête sur la vie actuelle à Miami, un thriller, un roman « dans la droite ligne des romanciers français du 19ème siècle », tel Balzac ou Zola dont l’auteur est « le plus grand fan ».

Tom Wolfe dit à François Busnel dans un entretien : « Je voulais écrire sur l’état actuel de l’Amérique et donc sur l’immigration qui est le grand sujet actuel de notre pays ».

Il a donc effectué un énorme travail d’enquête et d’observation de la vie à Miami sur tous les milieux sociaux, « Miami étant la ville au Monde dont plus de la moitié des habitants étaient des immigrés de fraiche date, autrement dit des cinquante dernières années. ». On croisera dans ce roman des Cubains, des Haïtiens, des Russes, des Latino- Américains, des métis et quelques « Anglos ». Evidemment la cohabitation de tout ce petit monde crée des rivalités et des tensions et l’auteur va nous créer une fiction bien menée avec des situations et des émotions surprenantes. Vont se côtoyer des personnages si bien décrits qu’on les imagine sans difficultés, tous étant obnubilés par le sexe, l’argent et la couleur de peau : un jeune flic d’origine cubaine, né sur le sol américain, une Haïtienne blanche, l’ex-petite-amie du flic voulant s’en sortir devenue la « muse » d’un psychiatre, spécialiste des addictions au porno puis d’un milliardaire russe. Puis intervient un journaliste accrocheur qui va mener plusieurs enquêtes emmêlées avec le jeune flic : « L’ensemble forme une fresque à la Zola, l’humour vachard en plus » (F. Busnel)

L’écriture de Tom Wolfe et son style sont très originaux : onomatopées, points d’exclamation, monologues intérieurs, ponctuation et accents sont surprenants, mais si drôles. Il y a des passages hilarants, exemple celui sur l’art contemporain : la ruée des milliardaires vers une foire d’art vue par une cubaine non-initiée…. Ainsi que la description des soirées dites « mondaines » des milliardaires…


Evidemment sur 610 pages il y a quelques longueurs et des passages un peu lourds mais on le pardonne à l’auteur tant ce livre est passionnant, intéressant et plein d’humour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire