Christine Orban : Virginia et Vita - Albin Michel, 2012 - Roman
En 1927, Virginia Woolf
et Léonard, son mari, vivent à Monk’s House dans la campagne du Sussex. C’est
un modeste « cottage » à Rodmell (visitable le mercredi et le
samedi). Non loin de là, vit Vita Sackeville-West, une aristocrate lettrée
qui reçoit dans ses châteaux, où « des armées de domestiques
vaporisent les salons d’eau de rose et parcourent les étages, des plateaux sur
les bras ». Virginia est tombée « raide amoureuse » de son amie
Vita. Il faut se souvenir qu’elles vivent avec un courant d’artistes
intellectuels où on aime la libre parole et l’amour libre, la tradition et le
plaisir… c’est le Groupe Bloomsbury : ses membres, particulièrement la
sœur de Virginia, Vanessa et ses nombreux maris et amants, habitent non loin
des deux amies, à Charleston Farmhouse (11km de Lewes, visitable l’après-midi
sauf le mardi). Cette maison abrite maintenant un musée de taille modeste mais
remarquable : un joli jardin typiquement anglais, la décoration intérieure
d’époque (peinture murale, cheminées décorées, vaisselle originale, lampes
etc…).
Christine Orban va
réussir à nous faire comprendre comment Virginia va transposer sa relation
amoureuse passionnelle en une création littéraire et créer le personnage
d’Orlando, homme et femme à la fois qui sera le héros du roman qu’elle est en
train d’écrire en cette année 1927. L’auteur nous fait un portrait passionnant
des deux couples (Virginia et Léonard, Vita et Harold) aux mœurs bien en avance
sur leur temps On parlerait aujourd’hui de « polyamour » !!! On
ne peut qu’admirer la patience et la gentillesse de Léonard, gentleman parfait.
Elle nous démontre comment Virginia Woolf est capable de transcrire au plus
juste l’évolution de ses états d’âmes, de ses sentiments et de sa mélancolie très à la mode à l’époque,
de décrire avec tant de précisions des souvenirs, des instants privilégiés, des
impressions fugitives… La complicité, la beauté, la soif d’amour des deux
femmes sont exprimées avec beaucoup de finesse.
Un critique nous dit
« C’est enveloppant comme le brouillard anglais, intelligent, flou et très
littéraire ».
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