Philippe Besson : Vivre vite - Julliard, 2015 - roman biographique
Philippe Besson nous a déjà
enchantés avec des romans courts et bien ficelés comme « Un
instant d'abandon », « La maison atlantique »,
« Les jours fragiles » toujours écrits avec une écriture
limpide et vive. Ici il choisit de nous raconter la courte vie de
James Dean dit Jimmy.
James Dean, acteur mythique
des années 50, n'a joué que dans trois films mais a aussitôt été
une célébrité : jeune homme de petit gabarit, myope, à
l'accent impossible du Midwest, désinvolte et mal vêtu mais d'une
« beauté irrésistible », il est devenu l'idole de toute
une génération et le symbole de la jeunesse éternelle. Il est mort
il y a 60 ans dans un accident de voiture à l'âge de 24 ans en
septembre 1955. Philippe Besson
rend hommage à ce génie du cinéma dont la phrase culte était :
« Vivre vite, mourir jeune et faire un beau cadavre »,
d'où le titre de ce roman.
L'auteur choisit d'écrire
un roman choral en faisant défiler une trentaine de témoignages de
proches de l'acteur, ses parents, son oncle et sa tante qui l'ont
élevé, ses amis, ses conquêtes, ses professeurs, ses agents. On
comprend qu'il doit sa fragilité au chagrin inconsolable d'avoir
perdu sa mère à l'âge de 9 ans et que cette fragilité a engendré
une adolescence tourmentée, une jeunesse fulgurante, une ambivalence
dans sa sexualité, longtemps cachée.
On suit donc à travers ces
témoignages non seulement la vie de Jimmy mais aussi la vie en
Amérique dans les années 1950.
L'auteur explique qu'il a
parfois totalement inventé les propos des témoins, parfois il a
retranscrit des interviews ou des ouvrages existants. Chaque témoin
raconte des anecdotes, sa rencontre avec l'acteur, des moments de vie
passés avec lui, ce qui nous fait connaître le caractère attachant
et bouillant de James Dean.
Magnifique façon d'écrire
cette biographie romancée qui rend le livre vivant, rapide,
passionnant et très agréable à lire. « Le
talent de Philippe Besson, la manière tendre et douce qui lui attire
de plus en plus de lecteurs, consiste à montrer que les mouvements
du cœur forment l'essentiel d'une vie humaine » écrit
Dominique Fernandez dans l'Obs...
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