Christophe Ono-dit-Biot : Plonger - Gallimard, 2013- roman. Coup de COEUR
Christophe Ono-dit-Biot
a reçu le Grand Prix du Roman de l’Académie Française 2013 avec ce roman et on
le comprend en lisant ce livre magnifique qui est, dit-il, « un roman de
la transmission et de l’émerveillement face à la beauté ».
L’auteur nous a déjà
fait rencontrer le héros de ce roman, César, jeune journaliste dans « Birmane »
(Prix Interallié 2007). César partait alors en Birmanie pour rapporter de ce
pays « une histoire qui changera sa vie » en quête d’amour et d’absolu.
L’auteur en avait fait un livre magnifique… Dans le roman
« Plonger », César est devenu père. Il écrit à son fils, Hector,
l’histoire de son couple. Nous plongeons avec lui au sens figuré et au sens
propre (voir à la fin du roman).
César est follement
amoureux de Paz, superbe jeune femme, formidable artiste-photographe,
tourmentée et en quête d’absolu. Nous allons les suivre dans la folle vie des
artistes parisiens en art contemporain de notre époque : vie dans les
musées, dans les expositions, dans les vernissages, dans les mondanités qui ne
plaisent pas à Paz… Beaucoup de références culturelles et artistiques actuelles
jalonnent les pages qui sont passionnantes. Un superbe voyage à Venise nous
transporte dans cette cité magnifiquement décrite. Quel bel éloge à la beauté.
Dans deux chapitres
passionnants, César nous explique les raisons pour lesquelles il ne veut plus
quitter l’Europe : trop de risques maintenant qu’il est père. Il fut
envoyé comme reporter pour le Tsunami en 2004 en Asie, « un véritable
assaut aquatique lancé contre le tourisme de masse occidental ». Trop dur…
Puis il dut retourner à Beyrouth au Liban en guerre depuis 15 ans mais dont il
aimait « la vie nocturne » et il fut arrêté par des hommes qui se
disaient membre du Hezbollah, le mouvement de résistance islamique et qui
filmait son arrestation puis le relâchèrent : incompréhension totale et
trouille bleue : Trop éprouvant….Plus d’Asie, plus d’Orient :
« mon périmètre se rétrécissait » dit-il.
Paz, elle, rêve de
partir loin pour fuir le monde superficiel : « l’amour est difficile.
Aussi intense soit-il, c’est une guerre permanente, des moments où l’on est en
total décalage avec l’autre » dit l’auteur dans une interview…Le couple se
sépare. Paz part donc : elle a choisi une autre vie aux dépens de César et
de son enfant, Hector, et cherche ailleurs un idéal de « pureté ».
On annonce à César la disparition de sa femme et il part enquêter dans un pays lointain malgré ses résolutions de ne
plus quitter l’Europe…..Pages magnifiques sur cette île quasi déserte…et
découverte du drame.
On ne ressort pas
indemne après avoir plongé avec notre héros César. J’ai beaucoup aimé
l’atmosphère de ce livre fort, très moderne, soulevant beaucoup de questions
sur la vie actuelle, sur notre monde contemporain avec une belle écriture
précise et colorée.