Tom Wolfe : Bloody Miami - Robert Laffont, 2013 - roman américain
Comment décrire ce
livre de Tom Wolfe ou le classer dans un genre littéraire ? C’est à la
fois une enquête sur la vie actuelle à Miami, un thriller, un roman « dans
la droite ligne des romanciers français du 19ème siècle », tel
Balzac ou Zola dont l’auteur est « le plus grand fan ».
Tom Wolfe dit à François
Busnel dans un entretien : « Je voulais écrire sur l’état actuel de
l’Amérique et donc sur l’immigration qui est le grand sujet actuel de notre
pays ».
Il a donc effectué un
énorme travail d’enquête et d’observation de la vie à Miami sur tous les
milieux sociaux, « Miami étant la ville au Monde dont plus de la moitié
des habitants étaient des immigrés de fraiche date, autrement dit des cinquante
dernières années. ». On croisera dans ce roman des Cubains, des Haïtiens,
des Russes, des Latino- Américains, des métis et quelques « Anglos ».
Evidemment la cohabitation de tout ce petit monde crée des rivalités et des
tensions et l’auteur va nous créer une fiction bien menée avec des situations
et des émotions surprenantes. Vont se côtoyer des personnages si bien décrits
qu’on les imagine sans difficultés, tous étant obnubilés par le sexe, l’argent
et la couleur de peau : un jeune flic d’origine cubaine, né sur le sol
américain, une Haïtienne blanche, l’ex-petite-amie du flic voulant s’en sortir
devenue la « muse » d’un psychiatre, spécialiste des addictions au
porno puis d’un milliardaire russe. Puis intervient un journaliste accrocheur
qui va mener plusieurs enquêtes emmêlées avec le jeune flic :
« L’ensemble forme une fresque à la Zola, l’humour vachard en plus »
(F. Busnel)
L’écriture de Tom Wolfe
et son style sont très originaux : onomatopées, points d’exclamation,
monologues intérieurs, ponctuation et accents sont surprenants, mais si drôles.
Il y a des passages hilarants, exemple celui sur l’art contemporain : la
ruée des milliardaires vers une foire d’art vue par une cubaine non-initiée….
Ainsi que la description des soirées dites « mondaines » des milliardaires…
Evidemment sur 610
pages il y a quelques longueurs et des passages un peu lourds mais on le
pardonne à l’auteur tant ce livre est passionnant, intéressant et plein
d’humour.
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