Dominique Bona : Mes vies secrètes - Gallimard, 2019 - récit biographique.
Le 23 Octobre 2014,
Dominique Bona a été la huitième femme à entrer à l’Académie Française,
superbement habillée selon les règles mais dans une tenue « Chanel haute
Couture » quand même….Dominique Bona est une critique littéraire très
reconnue et appréciée et un écrivain que j’aime beaucoup pour ses biographies
dans lesquelles elle nous fait découvrir le côté intime et caché de ses
personnages. Elle dit d’ailleurs cette phrase amusante : « J’ai
arrêté d’écrire des fictions quand j’ai compris que la vraie vie est infiniment
romanesque. La réalité dépasse presque la fiction. Ecrire des biographies me
permet de vivre d’autres vies que la mienne ».
Dans ce livre
« Mes vies secrètes », elle nous livre en quelque sorte « un
secret de fabrication : le cheminement d’une biographe » mais aussi on la
découvre elle-même : elle nous révèle comment elle se glisse dans la peau
du personnage dont elle écrit la biographie et nous donne « sa vision de l’art, de la littérature, de la famille,
de la nature humaine, des émotions, des espoirs et des peines » (La
Croix).
Elle met aussi les
choses au point : le biographe doit faire appel à son code
d’honneur : ne rien inventer : « détourner le cours de la
biographie vers le roman serait pour moi un péché capital »…bien qu’elle aurait
aimé plusieurs fois « déduire » une vérité et inventer des couples
aléatoires et des énigmes mystérieuses.
J’ai, moi-même,
toujours été passionnée de découvrir les maisons des écrivains, leur lieu de travail,
pour les imaginer dans leur cadre de vie. Dominique Bona visite les demeures de
ces héros et cela m’a vraiment enchanté : celle de Berthe Morisot, d’André
Maurois, de Paul Valéry, de Colette à Saint Sauveur en Puisaye, de Romain Gary,
de Gala (la muse de Dali), de Stefan Zweig à Salzbourg, de Clara Malraux à
Paris, des sœurs Hérédia à Arcachon, de Lesley Blach à Menton, l’hôpital
psychiatrique de Montdevergues pour Camille Claudel etc…
Passionnant aussi de
découvrir toutes les rencontres qu’elle organise avec les familles des
écrivains, peintres ou sculpteurs qui lui ouvrent leurs archives, lui montrent
des photos, lui livrent quelque fois des secrets car elle nous explique qu’elle
a toujours écrit « sur des personnages que je n’avais jamais approchés
dans la vie réelle et qui m’étaient à peu près inconnus » (sauf Clara
Malraux vue pour un unique entretien).
Intéressant aussi de se
rendre compte que ses biographies sont sur des personnages à peu près de la
même époque c’est-à-dire de la fin du XIXème siécle et de la première moitié du
XXème. Beaucoup de ses recherches lui servent pour plusieurs héros.
Impossible de faire ici
un commentaire sur chaque biographie et chaque cheminement de l’auteur : Elle
nous donne envie de relire ses livres mais aussi, et surtout, l’envie de lire
les livres de ses auteurs biographés, de revoir les tableaux des peintres et
les pièces des sculpteurs, d’écouter la musique évoquée.
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