Virginia Woolf : Quel soulagement : se dire "j'ai terminé"- Ed les belles lettres, 2018 - journal traduit par Micha Venaille.
En 2018, est paru ce
recueil d’extraits du journal intime de Virginia Woolf. écrit du 19 aout 1908
au 23 mars 1941, cinq jours avant son suicide. « C’est le journal d’un
écrivain et, plus encore, le journal d’une vie » dit l’éditeur. En effet
le lecteur vit avec cette auteure extraordinaire au quotidien : ses réflexions
sur sa création littéraire, ses recherches, ses espoirs, ses angoisses, ses
larmes, ses secrets et sa maladie.
Années après années, on
assiste sur le vif à la naissance de ses livres pour arriver au titre de
ce recueil : « Oh, quel soulagement, se réveiller et se dire ‘j’ai
terminé’ ». C’est d’autant plus intéressant lorsqu’elle explique la
création d’un livre que l’on a lu. Quel travail accompli ! quel
acharnement !
Je résume ici les notes
de la préface décrivant les étapes de la création d’un livre, préface écrite
par la traductrice des œuvres de l’auteure, Micha Venaille : - la naissance d’un livre, l’idée notée
vite fait sur un carnet puis la création à un rythme irrégulier puis
l’enregistrement précis du travail : elle parle sans cesse de terribles
batailles, d’épreuve, de solitude et en même temps de fureur créative ; -
la fin de l’écriture avec l’inquiétude et en même temps le soulagement ; -
la phase des épreuves avec la réécriture de certains passages ; -
l’attente des critiques au moment de la publication. Elle écrit : « Frayeur,
insolence, pessimisme, mépris, humour, bonheur, inquiétude, confiance,
fragilité, désespoir, sagesse parfois ». Elle écrit aussi en 1929
« J’essaie plusieurs versions de la même phrase, je transige, je me
trompe, je cherche encore, jusqu’à ce que mon cahier évoque le rêve d’un
fou ». N’oublions pas que l’auteur tape elle-même inlassablement et des
heures durant à la machine à écrire tous ses textes.
En milieu du livre,
l’éditeur a inséré quelques reproductions de couvertures de livre de
l’auteure : ces gravures superbes ont été faites par Vanessa Bell, la sœur
de Virginia Woolf, artiste reconnue à la vie sulfureuse faisant partie du
groupe Bloomsbury, créé au début du XXème siècle (réunion de créateurs et
personnalités qui jouent un rôle
considérable dans la perception sociale, politique et artistique du XXème siècle. )
En fin de livre, nous
trouvons quelques pages de notes sur les amis à qui Virginia écrit et dont la
correspondance parait dans ce journal : précieux documents qui nous
renseignent sur toutes ses relations : qu’elles soient littéraires,
amicales, amoureuses, familiales (relations très compliquées avec sa sœur, ses
maris, ses amants)
Magnifique moment de
lecture, émouvant, instructif pour de futurs écrivains, se dévorant facilement… comme un roman.
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