Mathias Enard : Désir pour désir - 2018, Cartels, Réunion des Musées nationaux - court récit vénitien
Ce « récit
vénitien » est un régal de lecture et ce livre une petite merveille :
c’est un petit livret de cent pages avec une couverture cartonnée, de belles
reproductions de tableaux au début et à la fin sur un beau papier glacé, un
papier mat vert foncé entre chaque chapitre, un signet ou cordon de
couleur bordeaux comme
marque-page : un petit bijou pour un bel exercice littéraire.
Mathias Enard nous
écrit une histoire d’amour qui se passe à Venise au XVIIIème siècle entre
Camilla, une orpheline chanteuse de l’Ospedale della Pieta et un jeune graveur,
Antonio, au grand désespoir d’Amerigo, son soupirant. Nous parcourons Venise
avec eux avec ses piazze, ses ruelles, ses canaux, ses ospidali (écoles de
musique). Nous voyons les peintures, nous entendons la musique, nous lisons la
poésie de cette époque. Nous apercevons aussi Le Maestro (patron d’Antonio),
bon vivant et participant dans ses costumes extraordinaires au célèbre Carnaval.
Le style est moins
flamboyant que dans « Boussole » (prix Goncourt 2015) dans lequel
l’auteur nous a enchanté par sa fascination pour l’Orient mais on se laisse
porter par la simplicité des phrases, par la description des lieux vénitiens,
par la douceur de cette ville si bien décrite.
« L’auteur rend
ici hommage aux peintres de la Renaissance à qui l’on doit tant de beautés et
tant d’images. Il ressuscite la Venise littéraire et fait dialoguer les trois
arts : la peinture, la musique et la poésie » (le Monde).
A lire et à offrir…
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