Gabriel Tallent : My absolute darling - Gallmeister, 2018 - roman américain.
Ce livre est paru au printemps
et ce fut le roman « outsider » le plus lu de cet été, porté par les
médias qui l’ont encensé et les libraires qui l’ont recommandé. Certes le sujet
traité de l’emprise d’un être sur un autre est actuel, mais la façon de
l’écrire d’une violence incroyable, tant dans les actes terribles que dans
l’écriture crue, me déplait et je m’inquiète que ce roman ait tant plu….
C’est « le combat
d’une fille de 14 ans pour se sauver de l’emprise terrifiante de son
père ». Ce qui est insidieux est que notre héroïne, qui a plusieurs
prénoms, Croquette, Turtle ou Julia, a deux sentiments contradictoires qu’elle ne peut distinguer. Elle est violée
par son père qui lui dit des déclarations d’amour fou et lui fait faire des
expériences d’ « une cruauté absolue » et en même temps elle
aime ce père et la vie sauvage qu’il lui impose.
L’auteur décrit le
mécanisme de l’emprise de ce père « veuf survivaliste au charisme
terrifiant » dans les moindres recoins sur cette jeune fille désorientée
qui ne connait pas d’autres vies.
Les seuls passages
acceptables sont les descriptions de
cette enfant sauvage dans la nature qu’elle aime et qui la sauve. Le caractère
exceptionnelle de cette adolescente combative et marginale à l’intelligence
étrange sont bien écrits. Si elle ne s’en sortait pas grâce à son tempérament,
le livre serait insoutenable.
A se rappeler que c’est
un roman typiquement américain, à voir les armes à feu qu’ils possèdent.
Un journaliste
demande à l’auteur : « Comment êtes-vous parvenu à décrire la
relation entre Turtle et son père avec un tel réalisme
psychologique ? ». Il répond : « Pour faire honneur au
personnage de Turtle, décrire son expérience de la manière la plus précise et
la plus respectueuse possible. Car, oui, il arrive que l’on aime ceux qui nous
font le plus mal ».
Ce roman atroce et réaliste
n’est pas à mettre dans n’importe quelle main…
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