Laurent Gaudé : Salina - Actes Sud, 2018 - roman
Laurent Gaudé est un
auteur que j’aime beaucoup, qui est venu plusieurs fois à la Librairie du
Channel de Calais nous faire des lectures, particulièrement après un séjour
dans la Jungle : il avait écrit en
2017 un poème superbe à ce sujet qui est paru dans un recueil titré « De
sang et de lumière ».
Laurent Gaudé,
écrivain, poète, dramaturge, écrivain de pièces de théâtre, a obtenu le prix Goncourt des Lycéens en 2002
avec « La mort du roi Tsongor » puis le prix Goncourt en 2004 avec
« Le soleil de Scorta », livre qui se passe dans les Pouilles
italiennes sous un soleil écrasant (qui donne chaud en le lisant…). Il revient
dans ce roman sur les thèmes des drames antiques et africains qu’il
affectionne.
Il écrit aussi des
romans humanistes sur des événements plus actuels : Eldorado, Ouragan, Danser
avec les ombres que j’ai beaucoup aimés.
Ici, comme un conte
philosophique, c’est l’histoire des « trois exils » (sous-titre)
d’une femme de larmes, de vengeance et d’amour, « de cris, de viols, de
combats, d’enfants perdus » dans un monde de légendes africaines.
Pour obtenir le droit
d’enterrer sa mère, Salina, et pour le repos de son âme, Malaka, son dernier
fils, doit mener la dépouille de sa mère morte sur une île-cimetière. Pour y
avoir accès, il doit captiver son auditoire en racontant la vie de Salina, qui
vécut dans le désert dans un village de
la tribu des Djimba où elle fut déposée étant bébé, petite être étranger venue
d’on ne sait où. Elle y fut recueillie, adoptée et élevée par Mamanbala, sa
mère de cœur, puis bannie, brutalisée,
humiliée, subissant de terribles injustices. Elle y a élevé seule Malaka à
l’orée de ce village et prépare minutieusement sa vengeance…
La vie de Salina tient
en un récit court de dix chapitres, comme dix tableaux d’une écriture
captivante, forte, poétique : « une fable solaire qui évoque avec
maestria la cruauté, la haine et la vengeance ».
« Ce court roman
aux allures de mythe antique frappe par la force de son héroïne sauvage » (Fémina) : il se lit
d’une traire, le souffle court….
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