Sylvain Prudhomme : Les orages - Gallimard (l'arbalète), 2021 - recueil d'histoires
Sylvain Prudhomme est l’auteur de plusieurs romans qui sont toujours des « odes à la fraternité, à l’amitié, à l’amour », comme dans « Les Grands » paru en 2015 que j’avais particulièrement aimé qui se passait en Guinée Bissau et racontait la vie d’un groupe musical et comme le roman « Par les routes » qui nous parle d’une profonde amitié entre le narrateur Sacha (n’est-il pas un peu l’auteur) et l’auto-stoppeur (c’est son seul nom dans le récit) : Prix Fémina 2019.
Dans les Orages, l’auteur nous écrit, pendant le premier confinement, treize nouvelles de longueur et d’intensité variables, sérieuses, graves ou cocasses, toutes très émouvantes et marquantes, toutes exprimant « des instants de bascules de nos vies familières » (la Croix) : pas de tristesse, pas de pathos mais des orages « qui lavent les chemins pour laisser place au calme et à la lumière ».
Les thèmes abordés sont très différents : le deuil, la maladie, la vieillesse, la séparation, le déménagement, les querelles de voisinage, les services d’urgence de pédiatrie, l’enterrement. Une petite préférence pour « « Awa beauté » : Awa est une jeune femme sénégalaise qui renonce à ses rêves pour sauver son frère Boubacar malade : Awa et son double travail de femme de ménage chez Madame Cissé et à la banque, Awa et son rêve de posséder un salon de « beauté »…
Comme pour ses autres romans, le style de Sylvain Prudhomme est délicat et sensible et les observations du quotidien sont d’une grande finesse. L’écriture « économe » rend les portraits extrêmement précis dans les gestes, les regards, les émois et « traduit à merveille les moments de joie, de soulagement et d’apaisement ».
« Ce recueil nous permet d’apprécier la manière avec laquelle son auteur varie les voix, les mises en scène, le début et les chutes. Chaque nouvelle raconte une bribe de vie, en cherchant la substantifique moelle du destin » (Lire magazine)
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