Anne Plantagenet : L'UNIQUE, Maria Casarès - 2021, Ed. Stock - biographie
Quel beau portrait, sans concession, de cette actrice
hors-normes et de cette « amoureuse » inconditionnelle d’Albert
Camus.
Maria Victoria Casarès Peres, dite Vitolina ou Vitola pour
son père, arrive en 1936 à 14 ans à Paris après une jeunesse à La Corona en
Galicie, sa famille fuyant le régime de Franco. Elle s’installe avec sa mère,
« petite quarantaine séduisante » et le jeune amant de celle-ci
Enrique, « fines moustaches, teint hâlé et gueule d’ange » (que l’on
fait passer pour son frère et qui sera, peu de temps après, son premier amant…)
au 148 rue Vaugirard d’abord dans un petit meublé modeste au quatrième puis un
bel appartement au sixième avec « un long balcon filtrant ». L’auteur
décrit cette jeune femme quelques années après : elle n’a pas une beauté
conventionnelle : « Brune, sauvage,
animale »… « visage ovale avec des pommettes hautes et un menton
pointu »… « mince, gracile, cheveux au vent, cigarette au
bec »... « voix grave et profonde, rythmique avec un reste d’accent
espagnol » qu’elle combattra toute sa vie. Elle décide de suivre les cours
du Conservatoire et le cours Simon pour faire du théâtre et elle jouera son
premier rôle à 20 ans en octobre 1942.
Au cours d’une répétition de la pièce « Le
Malentendu », écrite par Albert Camus, elle rencontre l’écrivain en juin
1944 : « une romance
incomparable » et un amour fou les uniront jusque la mort accidentelle
d’Albert Camus, 15 ans plus tard, le 4 janvier 1960. L’écrivain vivra une double
vie puisque marié et père de deux enfants. Il s’affichera avec Maria Casarès
dans le milieu artistique parisien et dans des lieux de vacances. Nous suivons donc la vie de l’amoureuse
passionnée, farouche, entière, d’un appétit féroce, courageuse : relation
tumultueuse avec des hauts et des bas puisque les amants se séparent en 1945
pour mieux se retrouver. Camus écrit : « elle est sa beauté, son
endormie, sa réveillée, sa douceur, sa fureur ».
Il y a des hauts et des bas aussi dans la vie d’actrice de
Maria : elle a énormément travaillé pour « créer, construire, sentir
ses personnages » (de Lady Macbeth aux héroïnes de Marivaux)… « elle
passe des heures à lire et relire ses textes… des heures aussi à répéter avec
ses partenaires » qui peuvent être Gérard Philippe, Cocteau ou Vilar. Elle
est « ovationnée par le public », fait des tournées en Amérique du
Sud mais après la mort de Camus elle « se sent seule au monde » et sa
vie devient plus compliqué : « son appétit jamais rassasié fait
jaillir une incitation à exister davantage, différemment,
déraisonnablement » (ELLE)
Magnifique biographie d’une belle écriture avec beaucoup de
citations des lettres que les deux amants se sont écrites chaque jour
(retranscrites dans leur « Correspondance (1944-1959) », un « récit
qui dit la flamme d’une grande actrice et se lit comme un roman » (4ème de
couverture).
Anne Plantagenet : L'UNIQUE, Maria Casarès - 2021, Ed. Stock - biographie
Quel beau portrait, sans concession, de cette actrice hors-normes et de cette « amoureuse » inconditionnelle d’Albert Camus.
Maria Victoria Casarès Peres, dite Vitolina ou Vitola pour son père, arrive en 1936 à 14 ans à Paris après une jeunesse à La Corona en Galicie, sa famille fuyant le régime de Franco. Elle s’installe avec sa mère, « petite quarantaine séduisante » et le jeune amant de celle-ci Enrique, « fines moustaches, teint hâlé et gueule d’ange » (que l’on fait passer pour son frère et qui sera, peu de temps après, son premier amant…) au 148 rue Vaugirard d’abord dans un petit meublé modeste au quatrième puis un bel appartement au sixième avec « un long balcon filtrant ». L’auteur décrit cette jeune femme quelques années après : elle n’a pas une beauté conventionnelle : « Brune, sauvage, animale »… « visage ovale avec des pommettes hautes et un menton pointu »… « mince, gracile, cheveux au vent, cigarette au bec »... « voix grave et profonde, rythmique avec un reste d’accent espagnol » qu’elle combattra toute sa vie. Elle décide de suivre les cours du Conservatoire et le cours Simon pour faire du théâtre et elle jouera son premier rôle à 20 ans en octobre 1942.
Au cours d’une répétition de la pièce « Le Malentendu », écrite par Albert Camus, elle rencontre l’écrivain en juin 1944 : « une romance incomparable » et un amour fou les uniront jusque la mort accidentelle d’Albert Camus, 15 ans plus tard, le 4 janvier 1960. L’écrivain vivra une double vie puisque marié et père de deux enfants. Il s’affichera avec Maria Casarès dans le milieu artistique parisien et dans des lieux de vacances. Nous suivons donc la vie de l’amoureuse passionnée, farouche, entière, d’un appétit féroce, courageuse : relation tumultueuse avec des hauts et des bas puisque les amants se séparent en 1945 pour mieux se retrouver. Camus écrit : « elle est sa beauté, son endormie, sa réveillée, sa douceur, sa fureur ».
Il y a des hauts et des bas aussi dans la vie d’actrice de Maria : elle a énormément travaillé pour « créer, construire, sentir ses personnages » (de Lady Macbeth aux héroïnes de Marivaux)… « elle passe des heures à lire et relire ses textes… des heures aussi à répéter avec ses partenaires » qui peuvent être Gérard Philippe, Cocteau ou Vilar. Elle est « ovationnée par le public », fait des tournées en Amérique du Sud mais après la mort de Camus elle « se sent seule au monde » et sa vie devient plus compliqué : « son appétit jamais rassasié fait jaillir une incitation à exister davantage, différemment, déraisonnablement » (ELLE)
Magnifique biographie d’une belle écriture avec beaucoup de citations des lettres que les deux amants se sont écrites chaque jour (retranscrites dans leur « Correspondance (1944-1959) », un « récit qui dit la flamme d’une grande actrice et se lit comme un roman » (4ème de couverture).
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