Gaëlle Josse : Ce matin-là - 2021, Notabilia - roman
Gaëlle Josse est une écrivaine que j’aime beaucoup, « venue à l’écriture par la poésie » : à lire absolument : « Le dernier gardien d’Ellis Island » paru en 2014, « Une femme à contre - jour » (fiche N°2 de mai 2019 dans ce blog), « Une longue impatience » (fiche N°1 de juin 2018), chacun de ces livres ayant remporté des prix. Elle me touche au plus profond par son écriture délicate, sa façon d’approfondir les états d’âme de ses personnages avec acuité et de décrire les émotions de la vie.
Clara est une jeune femme pleine d’énergie mais l’on comprend dès le début que son travail dans une société de crédit lui devient insupportable, la stresse, ce qui rend ses relations amoureuses et amicales compliquées. C’est donc « une histoire simple d’une vie qui a perdu son unité, son allant, son élan ». Ce « burn-out », cette « fêlure » comme dit l’écrivaine, rend Clara non plus « vaillante » mais « vacillante » : « une lettre en plus qui dit l’effondrement », écrit-elle, une lettre qui « la cisaille, la tranche » puis plus loin « au fond aimer sans i devient amer » (que de belles idées sur les mots). On assiste à la remontée à la surface de Clara qui retrouve sa lucidité et son énergie grâce à un séjour chez une amie d’enfance à la campagne. C’est comme un nouveau printemps où « tout revient en force et en joie » comme dans la chanson écrite en tête de chaque chapitre : « Nous n’irons plus au bois…Cigale, ma cigale, allons, il faut chanter…Entrez dans la danse, sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez » …
A la suite de ce récit , chacun peut s’interroger « sur ses choix, ses désirs et sur la façon dont il faut parfois se réinventer pour pouvoir continuer » (4ème de couverture).
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