Elena Ferrante : La vie mensongère des adultes - Gallimard, 2020 - roman italien
Elena Ferrante, écrivaine italienne des quatre fameux romans de la série « L’amie prodigieuse » est une inconnue puisqu’elle ne montre jamais son visage et vit à une adresse secrète…Son nouveau roman a provoqué une ruée chez les libraires dès la mise en vente en Italie et en France.
Elle nous livre ici un « roman d’apprentissage » écrit à la première personne : sa narratrice s’appelle Giovanna, elle est née en 1979. Les parents de cette adolescente sont enseignants, de milieux différents – haute société pour la mère, quartiers populaires pour le père. Tout se passe donc à Naples dans l’ambiance de fin du XXème siècle (pas de téléphone portable, pas d’internet).
Giovanna a 12 ans au début du récit quand elle surprend une conversation de ses parents à son sujet qui va changer sa façon de voir les adultes et elle s’aperçoit que « l’hypocrisie régit le monde des adultes dans lequel elle cherche une place » (Femina). Sa vie alterne entre l’appartement bourgeois de ses parents et leurs relations mondaines et le quartier populaire et pauvre où vit une sœur de son père, cette tante à la « réputation maléfique ».
C’est le récit « d’une éducation sentimentale, souvent désolante, parfois sordide » qui montre la difficulté des adolescents à rentrer dans le monde des adultes. L’auteure est douée pour la peinture sociale, l’analyse psychologique et l’étude des caractères : « on retrouve le désir d’Elena Ferrante de dépeindre des comportements dérangeants, sa manière d’envisager les personnages dans toutes leurs contradictions, même les plus déplaisantes » (Elle).
On peut espérer une suite si l’on croit la dernière phrase dite par Giovanna et une amie que l’on peut dévoiler sans rien divulgâcher, comme dit François Busnel : « Nous nous fîmes une promesse : nous deviendrions adultes comme aucune fille n’avait jamais réussi à le faire ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire