Claire Berest : Rien n'est noir -2019, Ed. Stock - roman français
(Je conseille aux lecteurs de consulter le site du musée Frida Kahlo sur Internet : artsandculture.google.com/partner/museo-frida-kahlo)
Arrière petite fille de Picabia (1879-1953), peintre proche
du mouvement dada puis surréaliste, Claire Berest nous fait dans ce livre les
portraits hauts en couleurs de deux peintres : Frida Kahlo (1907-1954),
artiste mexicaine célèbre et de son mari Diégo Riviera, « el gran
pintor »(1886-1957). Connaissant le monde des peintres, elle nous décrit
au plus près les méthodes de peinture des deux artistes. Elle ne propose pas
une biographie mais se concentre sur l’histoire d’amour entre Diego et Frida (Les
deux ayant d’autres passions éphémères
par exemple Frida avec Leon Trotski en 1937 que l’on découvre dans le
livre de Gérard de Cortanze : Les
amants de Coyoacan.)
La jeune Frida vit au Mexique à Coyoacan dans une famille de
femmes : mère attachante, six filles, père pianiste et artiste. Sa
rencontre avec Diego Riviera, célèbre muraliste, sera décisive. Ensemble ils
vont vivre une existence hors du commun, une passion folle. Lui, d’un physique
gigantesque, « el elefante », est un artiste très connu au Mexique
qui ne fait qu’une « bouchée » de sa jeune admiratrice. Frida
est d’une grande beauté mais aussi a subi des drames qui la rendent handicapée,
maigrichonne : poliomyélite à 8 ans, accident dans un bus qui lui fracasse
le corps et lui donne « une colonne vertébrale émiéttée ». Elle a 21
ans lorsqu’elle vient admirer son futur mari en train de peindre. Elle est sûre
qu’ils sont faits l’un pour l’autre : « elle l’a dans la peau ».
Apparté sur les techniques des Murales à cette époque :
C’est une course contre la montre car il faut peindre sur le mur avant que le
plâtre ne sèche : peindre à la « fresco » : dans le frais.
Une couche de plâtre a besoin d’environ 10 heures pour sécher, ce qui laisse en
réalité 7 à 8 heures de temps de travail effectif donc Diego travaille toujours
dans l’urgence et la rapidité.
Claire Berest « se saisit à chaque chapitre d’une des
nuances de sa palette pour camper, avec fougue et brio, leur furieux appétit de
vivre, leur passion en forme de grand-huit, leurs fêtes et leurs drames ».
Chaque chapitre court a un titre de couleur : première partie à Mexico en
1928 avec les bleus (cobalt, acier, roi, outremer, ciel…) ; deuxième partie
aux USA de 1930 à 1932 dans les rouges (carmin, écarlate, étrusque, sang,
électrique…) ; troisième partie à Mexico, New York et Paris de 1933 à 1940
dans les jaunes (safran, beurre frais, sable, tournesol, jasmin…) ;
quatrième partie avec les noirs (pur, encre). Quelle palette magnifique et
quelle bonne idée, quel style coloré !!!
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