lundi 2 décembre 2019

Sylvain Tesson : La panthère des neiges (N°1 - Nov 2019)

Sylvain Tesson : La panthère des neige - Gallimard, 2019 - récit : Prix Renaudot 2019

La presse a beaucoup parlé de la chute de l’écrivain Sylvain Tesson du toit d’un immeuble de Chamonix lors d’une soirée bien arrosée : cela lui a valu « quatre mois ferme, sans remise de peine » dit-il, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et cela l’a fait beaucoup réfléchir, cogiter et changer d’optique de vie ce qu’il a expliqué dans son beau livre « Sur les chemins noirs » lors de sa traversée de la France  à pied en guise de rééducation physique.
Avec « La panthère des neiges », il vient de recevoir le Prix Renaudot et ce livre obtient un énorme succès.
Ici le voilà parti au Tibet avec le photographe Vincent Munier qui lui avait « parlé de l’insaisissabilité des bêtes et de cette vertu suprême : la patience ». On va voir comment les quatre aventuriers ont fait preuve de cette patience. Car ils sont quatre : ce sont joints à eux la fiancée de Vincent, Marie, « la fille au corps souple, cinéaste animalière, éprise de vie sauvage et de sport rapide » et Léo, ayant interrompu « sa thèse de philosophie pour devenir aide de camp de Munier ».
La panthère des neiges
Leur objectif : voir la panthère des neiges. Mais avant l’apparition, nous observerons avec eux, dans la première moitié du récit, beaucoup d’autres animaux admirablement bien décrits par l’auteur : des yacks (« qui ponctuaient les versants  de leurs grosses bourres de laine noire »), des ânes sauvages (les Kiangs ou Hémiones), des renards, des loups (« les trois loups traçaient, fiers, souverains, impunis, irréfutables »), des antilopes, des gazelles, des Pikas, (nom des chiens de prairie tibétains), des chèvres bleues,  des aigles royaux, des gypaètes, des faucons, des vautours… le tout au milieu de paysages extraordinaires à 4000m d’altitude ou plus et par moins 30 degrés ou plus. Chaque lieu de bivouac est différent : les tentes, une bergerie ou « trois baraques de torchis grandes comme des cabanons de plages »…
Impossible de raconter les « apparitions » : il FAUT les lire.  L’auteur décrit LA panthère d’après une photographie que Vincent lui montre avant de partir : « La bête mariait la puissance et la grâce. Les reflets électrisaient son pelage, ses pattes s’élargissaient en soucoupe, la queue surdimensionnée servait de balancier ».
Comme à son habitude, l’auteur ponctue son récit de considérations artistiques, littéraires, philosophiques avec les références et confirme son « art du portait serré, de la formule qui claque, de la chute sans appel ».
Un excellent moment de lecture pour tout âge et une bonne idée de cadeau de Noël…



 

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