Jonathan Coe : Le coeur de l'Angleterre - Gallimard, 2019 - roman anglais
C’est une grande fresque de l’histoire immédiate de
l’Angleterre (2010-2018), une chronique sociale marquée par le Brexit. On y retrouve les personnages de la famille Trotter,
une famille de classe moyenne, déjà évoquée dans « Le testament à
l’anglaise » écrit en 1994 puis dans « Bienvenue au club » en
2004 (les années Thatcher) puis dans « Le cercle fermé » en 2007 (
époque Tony Blair)
Les héros de ce roman participent donc à tous les événements
qui ont lieu en Grande-Bretagne à l'époque actuelle : Benjamin, quinquagénaire
rêveur et désengagé (ne serait-il pas un peu l’auteur…) qui écrit un roman
; sa sœur, Loïs, qui ne supporte plus son mari mais ne divorce pas ; la
fille de celle-ci, Sophie, thésarde, intello et son mari totalement différent
puisque moniteur d’auto-école, donc ayant des idées opposées sur le
Brexit ; le père de Ben et Loïs, le vieux british parfait, conservateur pur
et dur ; Doug, le copain d’enfance de Ben, chroniqueur politique de gauche
et sa fille, ado extraordinaire de vérité..
« Les tensions montent dans le pays comme dans la
famille Trotter » : quelques chapitres sont mémorables et sont des
tableaux de vie écrits avec une ironie implacable, un ton satirique impitoyable
et une drôlerie excellente : la fièvre enthousiaste en regardant la
cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de juillet 2012, les émeutes d’août
2011 à Birmingham, un séjour de Sophie à Marseille, les problèmes de Benjamin
pour faire éditer son livre, le mariage atypique de Sophie et son mari de
milieu social très différent, les travers et l’ambiance d’une croisière, les
retrouvailles d’anciens copains de classe, la visite d’une jardinerie de quelques
hectares d’openfields où les mobiliers de jardin se déploient à perte de vue,
le stage de rattrapage de points au permis de conduire, les problèmes des
relations père - fille ado – ex femme, les questions de boulot, de migration,
d’homosexualité et évidemment la grande question du British Exit : le
Brexit. De plus, comme nous dit Le Monde
« L’auteur ne dissimule pas tout à fait son opposition à l’égard du
Brexit…et il ne parvient pas à faire oublier que ce roman est écrit par un
partisan du « Remain ».
L’auteur britannique "facétieux" est toujours aussi caustique, intimiste
et « montre toute l’étendue de son talent de chroniqueur à l’ironie
féroce » (Figaro)
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