Serge Joncour : L'écrivain national - Flammarion, 2014 ; J'ai lu, 2015 - roman français.
Dans ce roman, Serge
Joncour aborde les thèmes qu’il aime : à travers une enquête sur une
disparition, le héros, que l’on présume être l’auteur, rencontre un bel amour
et il nous écrit une passionnante réflexion sur le statut d’écrivain.
Etant invité dans un
village rural de Bourgogne pour un mois en résidence d’écrivain où il pense
faire une pause et prendre un repos mérité, il lit à son arrivée le journal
local. Il y voit la photo d’une jeune fille. Il est subjugué et ému par la
beauté de ce portrait et apprend que le compagnon de cette jeune femme est
suspecté d’être mêlé à la disparition d’un octogénaire cinglé mais riche que
l’on nomme « Le Commodore ». Il veut retrouver cette femme et
commence à faire son enquête. Il est de ce fait mêlé à l’affaire qui remue tout
le village car ce disparu avait vendu son terrain pour la construction d’une
scierie industrielle. Cette implantation divise le village : les ruraux
veulent garder leur tradition avec leur ancienne scierie, le maire y voit un intérêt
pour la vie du village et ses propres profits…
Cependant, en même
temps notre auteur rencontre ses lecteurs, fait des conférences et des séances
de dédicaces, est invité par le Maire qui le nomme « notre
écrivain », « l’écrivain national ». il écrit des pages magnifiques
sur l’écriture, l’inspiration, le statut de l’écrivain et répond aux
questionnements des lecteurs : un écrivain doit-il vivre tout ce qu’il
écrit ? Peut-il tout se permettre ? Il mêle dans ce roman sa propre
vie et d’autres vies fictives : « l’écrivain s’en sort en mixant le
réel, l’étrange, le personnel, l’universel, le local, le global, le comique et
le tragique » (Lire)
Ce roman m’a beaucoup
plu par la variété des sujets abordés : l’amour, la rumeur, la découverte
du monde rural, le travail d’écrivain, l’actualité, la lutte entre les ruraux
et les nouveaux venus. C’est un peu un roman noir tant l’atmosphère est par
moment étouffante et lourde mais le style est subtile et aussi plein d’humour.
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