Anthony Doerr : Toute la lumière que nous ne pouvons voir. - Albin Michel, 2015 - roman américain
C'est en venant, il y a quelques années, au festival « Etonnants voyageurs » à Saint-Malo qu'Anthony Doerr, jeune auteur américain, ayant appris que cette « cité-pirate » avait été intégralement détruite par les bombardements américains en 1944, a décidé d'écrire ce livre.
Ce n'est pas un roman de
guerre mais l'auteur « offre un regard neuf sur les événements
déjà maintes fois évoqués ». On imagine qu'il s'est
énormément documenté, beaucoup de détails l'attestant, et fait
des recherches sur les deux mondes qu'il nous met en scène en 1940 :
- Le monde de Marie-Laure :
Fille du serrurier « en chef » du Muséum d'Histoire
naturelle à Paris, aveugle depuis l'âge de 6 ans, orpheline de
mère, cette adolescente vit avec son père, se repérant dans
l'appartement familial et son quartier grâce à des maquettes très
précises construites par lui. L'auteur nous fait une très belle
description des sentiments et de la vie de cette jeune aveugle.
- Le monde de Werner
Pfennig : C'est un jeune allemand, orphelin, étrange solitaire,
petit avec des cheveux blancs. Elevé dans un orphelinat dans la
Ruhr, il est destiné à descendre dans la mine mais il se passionne
et devient un petit génie pour les radios et les transmissions
électromagnétiques et est repéré par des allemands du Troisième
Reich qui l'embrigadent et l'envoient « dans une école
réservée aux élites du régime pour le transformer en redoutable
chasseur de radio ennemie » (critique de La Croix). Incroyable
destin que la vie de cet enfant puis ado sous le régime hitlérien.
A l'approche des troupes
allemandes, Marie-Laure et son père quittent Paris et se réfugient
chez un mystérieux oncle à Saint-Malo. Werner, après avoir été
envoyé en Russie, se retrouve à Saint-Malo. Les deux destins de nos
héros se rejoignent dans cette ville...
L'auteur écrit, en
alternance, un chapitre sur chacun de ses héros. Il nous décrit
l'Europe en guerre d'une façon surprenante. Les chapitres sont
brefs, courts, rythmés ce qui permet de lire sans relâche ce gros
livre de 600 pages.
Nous avons pu voir
l'écrivain à l'émission « La Grande Librairie »,
« quadra au crâne lisse, au regard rieur presque enfantin ».
Il fut lui-même un enfant prodige, connaissant très jeune tous les
noms des animaux et des plantes : « Le monde était ma
salle de classe » dit-il. On peut l'imaginer lorsqu'il met en
scène cet adolescent palot, ami de Werner, passionné d'oiseaux et
qu'il nous écrit des pages magnifiques sur la nature.
« Anthony Doerr
dessine une fresque d'une beauté envoûtante » ce qui donne à
son roman « la force physique et émotionnelle d'un chef
d’œuvre » (Library Journal)
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