Ayana Mathis : Les douze tribus d'Hattie - 2014, Ed. Gallmeister - roman américain.
Le fil conducteur de ce
roman est la vie d’ Hattie : c’est une femme noire, elle a 16 ans en début
de roman en 1923 et nous allons la suivre de cette date à 1980, c’est-à-dire suivre
aussi, à travers elle, l’histoire de l’Amérique avec les grandes migrations qui
changeront la face de ce pays.
Hattie est née dans un
système fondé sur le racisme, dans cette société afro-américaine avec
ségrégation, pauvreté et fondera une famille qui subira souffrance, folie et
trahison. Cette jeune femme quitte la Georgie pour Philadelphie au Nord, se
marie avec August très jeune et a cinq fils, six filles et une petite fille.
Hattie est une femme en colère, révoltée. Elle parvient à éduquer sa famille,
quasiment seule. Son mari, August, est un faible qu’elle semble détester mais
ne sont-ils pas à deux les piliers de cette famille ? Ils se déchirent, se
séparent pour des aventures chacun de leur côté mais revivent toujours
ensemble. August saura, lui, donner de l’affection à ses enfants. Malgré sa
rudesse et sa froideur apparente, Hattie transmet à chacun de ses enfants le
meilleur d’elle-même, veut leur apprendre à lutter et sera toujours pour eux
« un modèle ».
Ce personnage central
est fascinant. On comprend que sa
douleur d’avoir perdu si jeune ses deux bébés jumeaux d’une pneumonie la bloque
dans son pouvoir de donner de l’affection. C’est le choc de sa vie, c’est une
douleur inguérissable. Ce premier chapitre à ce sujet est bouleversant et très bien écrit.
Les destins de chaque
enfant sont très variés et racontés à des époques différentes. Ils iront, pour
les garçons, du trompettiste de jazz au prédicateur, à l’alcoolique-joueur et,
pour les filles, de la femme d’un célèbre médecin noir à une internée en
hôpital psychiatrique… L’intérêt des récits est inégal et certains chapitres ne
m’ont pas passionné.
Chaque prénom d’enfants
donne le titre des chapitres et raconte
sa vie : ce sont un peu comme des petites nouvelles indépendantes. On
imagine quand même que l’auteur les a écrites séparément pour les relier
ensuite et cela se sent dans la cohésion du roman.
Ce roman, qui m’a fait
penser au superbe livre de Toni Morrison, est assez irrégulier : touchant
et attachant dans certains chapitres, trop long et du déjà lu dans d’autres.
L’écriture est sensible et belle mais l’ensemble manque de cohésion.
c est nul comme la mere de tristan
RépondreSupprimerje blague c est tres bien
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