Jonathan COE : Expo 58 - 2014,Gallimard - roman étranger traduit de l'anglais.
Dans ses Carnets de
route, François Busnel rencontre Jonathan Coe (diffusé le 19/12/2013 sur La 5)
dans l’imposante demeure où vécut son grand-père à Newport en Grande-Bretagne
puis ils vont sur la tombe de celui-ci. Assis sous un arbre centenaire, l’auteur
raconte ce qui l’anime : « Je pense que le rôle de l’écrivain
est d’aider le lecteur à penser plus librement pour proposer une alternative à
tous les discours qui existent, politiques ou journalistiques ». Pour ce
faire, il a choisi de nous embarquer dans une comédie « résolument
vintage » et « so british ».
Thomas Foley vit en
banlieue londonienne avec sa femme Sylvia et sa mignonne petite fille Gill. Il
a une vie tranquille et ordinaire (comme tous les héros de Jonathan Coe). Il
est employé au Bureau Central de l’Information où il rédige des brochures.
Sa vie bascule quand on
lui propose de partir pour une mission de six mois à Bruxelles à l’Exposition
universelle et internationale en 1958. Il sera responsable de la gestion du « Britannia »,
pub construit pour l’occasion, censé incarner la culture britannique pendant
cette Expo 58, dominée par le futuriste Atomium. Ce pub sera l’attraction Numéro
1 du pavillon de la Grande-Bretagne. Il a été choisi, lui explique-t-on, car sa
mère est flamande et son père décédé tenait un pub !!!
Notre héros, taiseux,
modeste, naïf, beau gosse saute sur l’occasion pour se changer du train-train
conjugal et part seul en Belgique. Après quelques anecdotes qui le surprennent,
il se retrouve, ravi et heureux dans cette exposition éphémère aux pavillons factices et joyeux.
Ils ne rencontrent que des gens gentils mais bizarres : la belle hôtesse
belge Anneke qu’il drague, un rédacteur en chef d’un journal moscovite qui
descend les vodkas rapidement, un scientifique anglais qui a mis au point une
machine révolutionnaire, une belle américaine qui se dit actrice mais qui est
démonstratrice d’aspirateur dans le pavillon américain et deux mystérieux
hommes « en trench coat » aux allures de flics qui surgissent à tout
moment. Notre héros, manipulé par les uns, baladé par les autres, se retrouve
coincé dans une intrigue devenant espion malgré lui. Il ne sait plus quoi
penser. Tout ce petit monde cherche qui est l’espion de qui ??? : le
russe travaillerait pour le KGB, l’américaine n’est-elle pas agent
double ??? et si tout cela était factice ???
« Jonathan Coe
déploie sa verve et son humour pour croquer des petites saynètes
cocasses », nous dit un critique de la Croix. En effet que de situations
loufoques, que de personnages originaux et drôles, que d’énigmes
captivantes jusque la fin…. Son écriture
est simple : phrases courtes, dialogues rapides : « J’y tiens,
dit-il. Peut-être est-ce pour cette raison que les éditeurs étrangers
m’accueillent si bien : mes livres sont faciles à traduire », et
l’Express d’ajouter à cette phrase « L’humour anglais est sans
frontière ».
Très bon roman de
détente « mi-espionnage, mi-sentimental » pendant la lecture duquel
on rit et sourit très souvent.
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