Marie-Hélène Lafon : Les sources - Ed Buchet. Chastel , 2023 - roman
Cette écrivaine est professeure de Lettres, passionnée de Gustave Flaubert. Elle a reçu de nombreux prix, dont le prix Renaudot des Lycéens en 2001 pour « Soir du Chien », le Goncourt de la Nouvelle en 2016 pour « Histoires », le prix Renaudot avec « Histoire du fils » en 2020. Elle nous régale depuis longtemps avec les vies de familles de paysans vivants dans son Cantal chéri.
Avec "Les Sources", elle évoque un retour aux sources… et nous relate la vie d’un couple en trois épisodes.
En Juin 1967, la vie de la Maman ainsi résumée « Trois prénoms, 33 hectares, 30 ans, trois césariennes en 3 ans » : une vie insupportable pour cette jeune femme battue par son mari qui "traite sa femme comme ses bêtes", cette jeune femme "abimée" qui rumine son mal en sourdine et ne vit là que pour ses 3 enfants (Isabelle, Claire et Gilles). Elle doit tenir son rang et fait d’éternelles listes des tâches ménagères. L’auteur évoque ainsi la condition féminine avant Mai 68. Cette femme réussit à supporter cette vie en regardant l’érable de la cour qui joue un grand rôle dans ce récit.
Puis, en Mai 1974, 7 ans après, la vie du mari amoureux de sa terre mais plus de sa femme… Lui aussi rumine, surtout pendant des nuits blanches. Il repense à sa vie de jeune militaire au Maroc pendant vingt-sept mois où il a connu une certaine Suzanne (une maitresse femme, pense-t-il…), à sa fiancée qui l’attendait dans le Cantal, à son mariage, à ses trois enfants qui ne reprendront pas ses terres et sa maison tant aimées et qu’ils voient chaque mois chez ses parents et pendant les 15 jours de vacances d’été. Aucun remord, aucune excuse sur son comportement…
Enfin, en octobre 2021, soudain, nous retrouvons Claire qui vient dire Adieu à cette maison d’enfance en s’adossant « au tronc de l’érable » de la cour de ferme. Personnellement je suis très déçue de cette fin bâclée, brève, ce "bref épilogue", sans explication réelle sur les personnages de cette famille.
La belle écriture précise de Marie-Hélène Lafon sauve ce roman. Elle
trouve toujours le juste mot et décrit cette belle vie campagnarde avec
délicatesse et talent comme à son habitude : « Pas de Pathos, ni de
superflu » dit un critique de la Voix du Nord. "Un petit bijou à lire tout doucement pour bien en apprécier toute la puissance" (Lire)
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